2 juillet 1994
Document de travail
“ Je suis heureuse de me retrouver ici une fois de plus, pour passer ces deux journées avec vous tous ensemble, dans le travail, dans cet effort de construction de ce que Lacan a appelé ce nouveau lien social, qui résulte de la mise en place du discours analytique.
Ce que je pense apporter aujourd’hui, c’est quelque chose que j’appelle : pot pourri. C’est fait de différents morceaux. Cela peut être quelque chose soit d’agréable à voir s’il s’agit d’un bouquet, soit d’intéressant autour de morceaux, différents, mais qui, dans certains cas, se répètent.
Si j’appelle ceci — pot pourri — c’est parce que je me suis dit que je pouvais peut-être faire part à tous de quelques questions qui m’ont été posées, et de ce que j’ai pu trouver comme réponse à apporter.
Je voulais donc ce matin, autour de ces questions, retenir deux choses, deux choses centrées par ce qui est essentiel dans la découverte Freudienne, que Lacan a repris, d’une façon magistrale avec l’Ethique, et tout ce qui suit le séminaire sur l’Ethique. Ce qui est essentiel dans la découverte Freudienne c’est ce manque radical, ce vide, cet objet à tout jamais perdu, d’une façon foncière, dès le départ. C’est parce que le petit d’homme est confronté à ceci qu’il va construire ce que Freud a découvert : l’inconscient.
Donc c’est autour de ce vide central, de ce qui en fait nous occupe depuis quelques mois (...) que j’ai retenu tout d’abord ce qui peut intéresser le discours analytique, la question de ce que peut être la fin d’un parcours analytique et de ce qui en résulte, la mise en place d’une institution pour la psychanalyse. Il faut bien dire que ce que Lacan propose, c’est une institution qui doit préserver ce vide central, faire en sorte qu’il ne soit pas recouvert par n’importe quoi. C’est-à-dire que dans la question de la transmission, l’enseignement apporté ne doit pas là venir combler ce vide, mais faire avec ce vide. Peut-être quelques-uns se souviennent-ils que, lorsque nous avons tenté de nous regrouper pour faire institution, l’accent avait été mis sur le problème de l’enseignement, la nécessité pour nous d’apporter un objet qui ne comble pas, qui ne vienne pas obstruer ce vide. Je reviendrai peut-être, sur cette question qui concerne aussi la fin d’analyse.
Mais je voudrais d’abord parler de ce qui m’a retenue assez longuement. C’est une question qui m’a été posée par les étudiants en médecine. Vous savez que depuis peu, depuis trois, quatre ans, et puis ça a été légalisé l’année dernière, depuis peu, on s’efforce, comme on dit, d’humaniser l’enseignement de la médecine devenue trop technique, et d’y apporter des sciences humaines. J’ai eu à m’y intéresser, à rencontrer quelques étudiants en médecine, je devrai plutôt dire de jeunes médecins puisque c’étaient des étudiants du troisième cycle, qui avaient fini leurs études médicales. Il leur restait les dernières formalités à accomplir pour s’inscrire dans cette longue liste de médecins. Cette année, je leur ai proposé de parler du symptôme, celui qui intéresse le médecin, et celui qui intéresse l’analyste.
Je ne vais pas reprendre ici dans le détail ce que je leur ai apporté. J’ai mis l’accent sur le fait que si ces signes étaient essentiels, particulièrement un seul parfois, pour le médecin, pour faire le diagnostic d’une lésion organique, pour le psychanalyste, il n’en était pas de même ; pour ce dernier, ce qui fait symptôme, c’est autour d’un signifiant.
J’ai donné comme exemple ce texte connu de nous qui est le cas d’Élisabeth Von R., puisque là, on peut assister au passage de la médecine à une technique psychanalytique. J’ai donné ce cas, et j’ai fait remarquer que ce qui a permis de faire le diagnostic, ce n’est pas tellement la paralysie d’Élisabeth qui ne rentrait dans rien de neurologique, mais ce qu’elle a pu, elle, apporter par ses dires à Freud : l’essentiel de ce qui l’inhibait, de ce qui la paralysait se passait lorsqu’elle était seule avec le mari de sa sœur ; seule avec lui elle ne pouvait plus marcher. C’est ce signifiant là — elle ne peut plus marcher seule avec le mari de sa sœur —, c’est ce signifiant là, nous dira plus tard Lacan (tout du moins on peut déduire cela de son enseignement) ce signifiant là, qui la représente auprès d’un autre qui est le mari de sa sœur. Le symptôme analytique, ce qui fait symptôme, c’est ce qui a à voir avec l’articulation langagière, c’est ce qui est représenté par un signifiant pour un autre signifiant. C’est ce qui représente le sujet. Et on peut parler de symptôme.
Enfin, j’avais insisté sur l’articulation langagière pour ces étudiants en médecine. Ils n’étaient pas très nombreux cette année-ci, je dois dire. L’année dernière nous avions eu un peu plus de chance, et je dis nous parce que je ne suis pas seule à assurer ces quelques leçons. Mais enfin, ils n’étaient pas très nombreux mais posaient beaucoup de questions ; entre autres, ils étaient embarrassés par la médecine psychosomatique. La question qui les embarrassait ce jour là, c’était autour de l’asthme. En particulier ils interrogeaient le psychanalyste pour savoir ce qui pouvait être éclairé pour eux par la théorie psychanalytique ou tout du moins l’expérience psychanalytique. Je n’ai pas pu répondre tout de suite. Nous avons échangé quelques mots, bien sûr. Et j’avais préparé pour la réunion suivante un travail. Alors je vais vous en faire part. Je vais vous en faire part parce que nous aussi nous sommes embarrassés par la psychosomatique.
Pour cela je reviens à ce que Lacan nous a enseigné autour du signifiant. Un signifiant ne saurait se signifier. Il lui faut être dans une chaîne. Lacan a commencé à insister sur ceci dans son séminaire sur l’Identification. Il lui faut être dans une chaîne et, pour aller vite, il faut que puisse être réalisé ce que Lacan a appelé, épinglé “ articulation langagière ”. Il faut qu’un signifiant puisse être signifié par un autre signifiant. Dans la chaîne qui intéresse le parlant, du fait de l’inconscient, il y en aura un, Lacan l’a appelé le S2, qui lui, du fait de cet inconscient, de ce refoulement primordial, de cet Urverdrangung, n’aura pas de signifiant pour le signifier. Mais il est essentiel qu’il y ait ce signifiant pour que tous les autres puissent trouver signification, signification pour le sujet, puisque tous ces signifiants seront à certains moments le signifiant qui représentera le sujet. Le signifiant qui représentera le sujet c’est le S1, toute une série de S1 dont il fait un essaim, et ces signifiants représentant le sujet. Plus tard Lacan écrira signifiant maître S1. Signifiant maître, je vais l’écrire.
Bon. Lorsque Lacan a commencé à s’intéresser à la psychosomatique, il était très tôt dans son enseignement ; cela souciait beaucoup les médecins dans les services hospitaliers où les psychanalystes étaient appelés. C’était un peu différent autour des années 50, différent de ce qui se passe maintenant. Cette question du psychosomatique interrogeait et le médecin et le psychanalyste, et Lacan avait dit que c’était quelque chose du réel.
Il n’en a plus parlé, ou en tout cas pas publiquement si je puis dire, parce qu’il en parlait dans ses contrôles. Il n’en a plus parlé jusqu’en 64 avec le séminaire 11, après avoir mis en évidence l’émergence du sujet : comment le sujet émerge, ce sujet barré, ce sujet de l’inconscient, ce sujet effet du signifiant qui “ émerge des signifiants qui le recouvrent pour... etc. ” Plus exactement le sujet va émerger des signifiants qui le recouvrent et pour cela, un signifiant le représentera auprès d’un autre signifiant ; au cours de cette opération quelque chose va choir, qui est un reste de jouissance. Je l’ai rappelé ici.
A la fin de ce séminaire il revient sur la psychosomatique pour nous dire que, dans toutes ces chaînes de signifiant 1, lorsqu’il s’agit de psychosomatique, un sort différent est donné à un de ces signifiants 1 ; ce sort différent se marque par le fait que ce signifiant 1 ne sera pas articulé au signifiant 2 qui permet que signification, sens, soit donné à ce signifiant 1. Il y a collapse. Il y a gélification. Il se trouve que là, dans cette chaîne, il n’y aura qu’un seul signifiant, et parce qu’il n’y a qu’un seul signifiant, ce signifiant là ne peut pas représenter le sujet. Lorsqu’il s’agit de psychosomatique on a certes affaire à un signifiant 1, signifiant qui ne peut pas représenter le sujet puisqu’il n’est pas articulé au deuxième signifiant. Il y a gel, solidification, et on a affaire à un signifiant seul. C’est cela que Lacan interroge. Il en fait pour le moment à cette époque là un X. Ces choses peuvent se déduire de la suite de son enseignement ; pour ce faire il nous faut reprendre ce signifiant 2.
Dans la Subversion du sujet, on peut dire il met en exergue ce qui permet, je dis pour le moment ce qui permet, à un signifiant 1 de représenter le sujet pour un autre signifiant. Et ce qui permet cela, c’est le fait de trouver dans la chaîne ce qu’il a appelé le S de grand A barré. Je crois qu’il faut commencer comme cela. Ce grand S. de grand A barré, je ne vais pas revenir sur comment il l’a mis en exergue. Il faudrait reprendre toute la subjectivation, l’émergence du sujet. Nous n’en avons pas le temps ce matin, mais vous le retrouverez, et dans Lacan et dans les quelques notes prises par les uns et les autres. Il insiste sur ce grand S. de grand A barré. Il commence par nous dire que c’est un signifiant. Ceci a de l’importance. C’est grâce à ce signifiant que les autres peuvent être représentés pour… Mais ce signifiant-là, ne s’articulera pas aux autres, à d’autres signifiants, puisque après lui il ne peut pas y avoir un signifiant qui lui permette à lui d’avoir une signification.
Alors, puisque c’est un signifiant, Lacan insiste dans cette page 819, il répond aux propriétés d’un signifiant : il a un signifié. On peut, avec ce grand S. de grand A barré, écrire grand S. sur petit s. Il a un signifié. Lacan va faire une opération qui permet de dire que ce signifié sera quelque chose qui sera énoncé. Mais le signifiant, du fait du nombre qu’il représente — moins un — enfin bref, sera innommable ; mais il a une possibilité d’être énoncé ; c’est un signifiant qui a un signifié, parce que signifiant ; c’est un signifiant particulier qui est du coté de ce qui peut être énoncé à cause de son signifié, mais qui n’est pas du coté de ce qui peut trouver signification. L’exemple qu’il nous donne c’est le nom propre. Le nom propre, contrairement au nom commun, est un signifiant avec lequel il n’y a pas de signification du sujet, cependant il est énoncé.
On peut reprendre ce raisonnement pour ce signifiant 1 qui n’est pas articulé à S2. Il est unique ce signifiant, mais il a un signifié. Il a un signifié donc peut être énoncé à cause de ce signifié. Mais pour le moment n’allons pas plus loin. N’allons pas plus loin. Arrêtons-nous à ceci, à ce S1, à ce S1 particulier qui n’est pas articulé au S2 donc qui ne tombe pas, si je puis dire, sous le coup de l’articulation langagière, qui ne représente pas le sujet ; de ce fait, ne se produira pas cette opération qui fait qu’il y aura un reste de jouissance, un objet petit a qui va choir. Mais il a son signifié.
Lorsqu’on poursuit l’enseignement de Lacan, on voit qu’il reprend ce grand S. de grand A barré, dans les formules de la sexuation. Il le met du coté Femme, du côté où il n’y a pas de sujet. Il n’y a pas de sujet barré de ce côté-là.
Bon, du coté Homme peut se reproduire ce grand S1 du fait de l’exception. Le sujet, le — pour tout X. —, est barré. Un sujet barré donc de ce côté-là ; quand on s’inscrit de ce côté-là, l’articulation langagière, l’émergence du sujet, enfin tout ce que nous avons appris avec la subjectivation, un sujet barré, un objet reste de jouissance, tout ceci peut être objectivé.
La question est de savoir si une femme peut être représentée par un signifiant maître : m-a-i-t-r-e. La question m’a été posée par quelqu’un, mon Dieu, qui est très versé dans l’enseignement de Lacan, elle m’a été posée comme cela, il n’y a pas si longtemps : Est-ce qu’une femme peut être représentée par un signifiant ? Entendez par un signifiant maître. Je n’ai pas hésité une seconde, je lui ai dit : oui. Reportez-vous au séminaire de Lacan sur l’objet de la psychanalyse. Il nous donne un exemple à propos de Dora. Le signifiant qui la représente c’est : — Elle ne peut pas parler quand seule avec Mme K. —.
Mais ce que je n’ai pas dit parce que je ne voulais pas aller plus loin dans cette discussion, cela ne se produit que lorsqu’il s’agit du symptôme. C’est-à-dire lorsque ce sujet femme se met de ce côté, fait l’homme, pour prendre l’hystérique ; à ce moment là il y a effectivement un signifiant maître, qu’on écrira : m-a-i-t-r-e, qui peut représenter ce sujet femme auprès d’un autre. C’est le symptôme.
Alors quand il n’y a pas symptôme, qu’est-ce qui peut représenter une femme ? Et bien il y a ce S. de grand A barré qui est un signifiant, qui... C’est là que, dans son enseignement, dans le séminaire Encore, dans la leçon sur la fonction de l’écrit, Lacan va jouer sur les mots puisque l’écrit le lui permet, mais aussi ce qui peut s’entendre. A ce moment là, il parle de signifiant m’être, mais m’-ê-t-r-e. Je ne vais pas développer ceci plus longtemps. Mais c’est avec ce signifiant m’être, que l’on peut, non pas vraiment représenter le sujet féminin, mais énoncer quelque chose autour du sujet féminin (Rappelez vous ce qui a été fait l’année dernière à propos de Lucy R).
En quoi tout ce détour peut-il intéresser la psychosomatique ? A propos du sujet féminin, dans le séminaire Encore, lorsque Lacan met en place les formules de la sexuation, une des premières choses qu’il écrit, c’est : “ La Femme ”. Il parle encore comme cela ; ensuite il barre ce La, La Femme a un rapport essentiel au grand S. de grand A barré. Ce grand S. de grand A barré, c’est un signifiant qui ne permet pas de tout dire, comme vous le savez, puisque c’est du fait du manque qu’il y a au cœur de l’Autre, que ce signifiant a son existence. Ce signifiant n’a pas d’autre signifiant. Il n’y a pas d’Autre de l’Autre pour se signifier. C’est-à-dire : ce S. de grand A barré, ce signifiant qui est différent des autres signifiants, ce signifiant qui a à voir essentiellement avec La Femme, ce signifiant qui est du coté du manque, c’est celui qui permet de souligner ce vide ; le rapport, c’est que ce qui est essentiel chez la femme, c’est ce trou, ce vide avec quoi elle a à faire.
Alors, revenons maintenant, pour conclure, à la psychosomatique. Nous avons un signifiant, qui est le S. de grand A barré, qui n’a pas d’autre signifiant pour le signifier, mais qui peut être énoncé. Même si, avec ce signifiant, on ne peut pas tout dire, il peut être énoncé puisqu’il a un signifié. Alors nous pouvons appliquer ce raisonnement au S1 de la psychosomatique : ce signifiant gelé, collé, et qui ne s’articule pas au S2, il n’en reste pas moins un signifiant. C’est un signifiant qui a un signifié, donc quelque chose peut être énoncé, si tout ne peut pas se dire.
Alors, reprenons pour la psychosomatique ce qui peut être éclairé par cette étape de l’enseignement de Lacan. Il nous dit que c’est un signifiant particulier qui n’a pas d’autre signifiant pour le signifier, mais qui joue un rôle dans le corps, qui est différent de ce qui se passe avec les autres signifiants, les autres signifiants maîtres, m-a-i-t-r-e. Ce signifiant là on peut écrire m’-ê-t-r-e, le signifiant 1 de la psychosomatique, a un impact direct sur le corps ; parce que non articulé au S2, il ne permet pas qu’il y ait un reste de jouissance ; c’est la jouissance directe qui intéresse le corps, là où il y a cet impact du S1, signifiant m’être, de ce S1 signifiant m’être m’-ê-t-r-e ; ce n’est pas un reste de jouissance, c’est la jouissance qui a là, à faire avec le corps en ce point.
Alors pourquoi on peut trouver ces S1, ces S1 différents mais qu’il appelle quand même S1 ?
Pour cela, il faut revenir à cette mise en place du sujet, à ce temps de la Bejahung où le petit d’homme dit oui au signifiant.
Il y a tous les signifiants maîtres, certes, les S1 m-a-i-t-r-e, les signifiants maîtres qui vont lui permettre d’être sujet, sujet représenté auprès d’un autre signifiant. C’est-à-dire qu’il y a cette articulation langagière, cette aliénation, et cette séparation, avec ce reste de jouissance.
Mais au cours de cette Bejahung, lorsque le petit d’homme dit oui au signifiant, lorsqu’il goûte, ce Tasten qui est dans le texte de Freud, et qu’il trouve que c’est bon, il garde ce qui est là. Tout ne sera pas de l’ordre du signifiant maître, m-a-i-t-r-e. Il y aura du signifiant m’être, m’-ê-t-r-e ; ces signifiants-là ne vont pas représenter le sujet, mais auront quand même un impact sur le corps parce que le bon, le mauvais, a joué. Il y a impact sur le corps. Mais ce qui l’accompagne c’est la jouissance, la pure jouissance et non pas quelque chose qui est du coté du reste de jouissance, l’objet petit a.
Je vais prendre un exemple, là, pour terminer. Il m’a été parlé d’une personne qui présente au niveau de l’œil des ennuis assez sérieux puisque c’est une partie de l’œil qui a une hémorragie. Ceci inquiète suffisamment le médecin qui s’en occupe et qui semble bien connaître son affaire. Dans ce cas ce n’est pas le reste de jouissance. Ce n’est pas l’objet petit a regard qui est touché. C’est véritablement le corps qui est là touché avec toute la jouissance qui accompagne cette lésion organique. On essaie de faire avec, si vous voulez, mais pour ce qui est du praticien, il essaie de s’en débrouiller. Pour ce qui est du psychanalyste, tout ce qu’il peut faire c’est de laisser énoncer. Mais il faut bien se dire que ça ne peut pas se parler puisque quelque chose là où l’articulation langagière n’a pas été mise en place, ça s’énonce. Et vous savez qu’autour de ce qui est psychosomatique on parle, enfin, on dit des choses, mais ce n’est pas de l’ordre de ce qui peut permettre qu’il y ait un dénouage dans la mesure où ce qui s’est mis en place, c’est différent de ce qui fait symptôme pour l’analyste.
Il peut y avoir une lésion, il peut y être appelé un signifiant, mais un signifiant qui ne représente pas le sujet, un signifiant qui est seul. Il n’y a pas un autre signifiant pour lui permettre de signifier. Donc la signification du sujet échappera, j’allais dire : à tout jamais, jusqu’à ce qu’on fasse un pas de plus.
Contrairement au symptôme analytique où un signifiant représente le sujet : elle ne peut plus marcher, elle ne peut plus parler, et bien d’autres choses que l’on pourra trouver dans sa pratique quotidienne quand face à un autre, alors que pour la lésion psychosomatique ceci ne peut pas être. En cause : un signifiant unique, un signifiant qui est un S1, parce qu’il faut partir de là, de ce que Lacan nous dit dans le séminaire 11, lorsqu’il détaille la subjectivation. Il interroge ce S1 particulier, non pas uniquement pour la psychosomatique, mais pour d’autres formes pathologiques. Je me contente de psychosomatique et de névrose puisque c’est de cela que j’ai eu à parler avec ces étudiants en médecine.
Donc, signifiant 1, je crois que c’est important de se dire que c’est un signifiant 1 ;donc cela a joué au moment de la Bejahung, mais ce n’est pas ce qui a avoir avec le discours de l’Autre ; c’est-à-dire que ce qui va être au niveau de l’inconscient ce ne sont pas toutes ces séries de S1 maître, m-a-i-t-r-e, mais le jeu que Lacan fait dans le séminaire Encore, autour de la fonction de l’écrit. Vous vous y reporterez parce que ça prendrait trop de temps pour que je puisse en parler plus longuement ce matin.
Ce signifiant 1 différent, m’-ê-t-r-e, c’est ce qui permet que le vide, ce qui ne peut pas se dire tout, puisse se faire savoir si je puis dire ; il y a un énoncé à cause du signifié, qui permet de savoir qu’il y a une lésion organique, qu’on en jouit. Mais cela n’a rien à voir avec les restes de jouissance.
C’était autour de cela que je voulais ce matin parler, autour de ce vide. Je ne l’ai peut-être pas bien cerné, parce que je voulais montrer : ce qui peut être compris par ce signifiant 1, du fait qu’il soit unique., et, comment, dans ce qu’on peut retrouver plus loin dans l’ enseignement de Lacan, on peut comprendre ce signifiant 1, même si lui-même n’y revient pas. C’était son habitude. Cela nous déroutait pendant un certain temps, puis, ensuite, on arrivait à saisir le peu qu’on pouvait. Ce Signifiant 1,parce que non articulé, aura un sort autre, au niveau du corps.
Bon, je crois que l’heure est avancée ; pour ce qui est du vide, on y reviendra puisque cela nous intéressera encore toute l’année, le vide du discours analytique et de la mise en place de l’institution. Mais enfin, j’en ai dit un mot rapide pour commencer.
Questions
Jean Triol :
Mais par rapport à l’incomplétude, il y a une incomplétude qui n’a pas été (sentie) dans ce S1, parce qu’il est pris dans le discours du grand Autre ?
Solange Faladé :
Oui mais il faut prendre à part ce S de grand A barré. Il faut faire le raisonnement que Lacan fait autour de ce signifiant S. de grand A barré parce que toutes les fois qu’il parle du S. de grand A barré, il ne parle pas directement du S2. J’ai vérifié, mais enfin, je ne peux pas… Alors, l’incomplétude, l’inconsistance….de toute façon, pour ce qui est de l’Autre, ce S1 ne s’articulant pas à Autre, va jouer son sort qui n’aura pas avoir avec ce S de A barré
Jean Triol :
Oui, donc il n’est pas pris dans l’incomplétude.
Solange Faladé :
Non. Même si c’est à partir du S de grand A barré que le raisonnement peut se faire. Non.
Jacqueline Darbord :
Il a un rapport avec la Chose ?
Solange Faladé :
Il a un rapport avec la Chose. Il a un rapport avec ce vide premier au moment où ça se met en place. C’est pourquoi le S. de grand A barré a ce rapport essentiel à la femme parce qu’elle a à faire au vide, à ce trou, avec ce qui ne peut pas là se dire. Mais ce S. de grand A barré, a un énoncé.
Jacqueline Darbord :
Je crois que c’est très intéressant d’avoir pu remonter à ce S1, parce que d’habitude on disait : c’est gelé, il y a holophrase. On n’était pas allé, on n’était pas remonté comme vous venez de le faire entre ce maître et ce m’être. Il y a ce reste de jouissance et ce qui n’a rien avoir avec le reste de jouissance, ce qui est la jouissance pure, qui a avoir avec la Chose vraisemblablement.
Solange Faladé :
oui c’est ça oui.
Jacqueline Darbord :
c’est la première fois qu’on entend une chose pareille.
Solange Faladé :
Je ne sais pas si c’est la première fois. L’année dernière lorsque nous avions commencé à parler de ce que veut une femme, cette question était là autour de Lucy R. mais cela n’avait pas été poussé. Je dois dire que les étudiants en médecine m’ont embarrassée avec l’asthme, puisqu’il y a effectivement une lésion organique, et bon…
Jacqueline Darbord :
Est-ce que cette lésion organique qu’on appelle psychosomatique, c’est quelque chose qui restera toujours la même, ou est-ce qu’il peut y en avoir plusieurs ? Est-ce que la même personne a quelque chose d’électif ou est-ce qu’elle peut avoir plusieurs manifestations ?
Solange Faladé :
Pourquoi pas ? Dans la mesure où Lacan dit que c’est un phénomène ; j’ai oublié de le rappeler, il le dit dès le séminaire 11. Il ne l’a pas dit dans le séminaire sur le moi. Il dit que cela a à voir avec le réel. Dans le séminaire, 11 il dit que c’est un phénomène. Donc il le sépare nettement du symptôme.
Il y eut un temps où nous allions dans les services hospitaliers, où on était reçu, en pneumologie, en dermatologie, en cardiologie, et...où il était fait appel au psychanalyste.
Cela peut être énoncé, mais on est quand même du côté de l’innommable, du fait qu’il ne peut pas y avoir articulation langagière....
Pour ce qui était de la pneumologie, j’avais essayé, je me souviens ici, de faire part d’une remarque que Lacan m’avait faite à propos d’un cas contrôlé. Et je lui disais — voilà du psychosomatique —, puisque c’était ce qui se disait. On se posait la question pour la tuberculose, certains cas lorsque la contagion n’était pas nette, selon l’épidémiologie, enfin bref il y avait là toute une série de questions qui se posaient. Moi je rapportais ce cas à Lacan, et je lui ai donc soulevé la question de psychosomatique à ce propos. Il m’avait arrêtée et puis il m’avait fait comprendre que c’était intéressant, mais que pour le moment..., C’était dans les années 50,...…
Danielle Chouraqui :
La phrase que vous avez employée — impossibilité de dénouage — me désespère un peu. Si nous recevons un patient atteint d’une affection psychosomatique, suivi aussi par un praticien, vous avez cité le cas de cette personne, est-ce qu’on peut dire en somme que nous, dès le départ, on sait qu’il y aura impossibilité de dénouage ?
Solange Faladé :
En tout cas, tout ce qu’on sait c’est que cela peut être énoncé, nous pouvons avoir un énoncé autour de cette affection puisqu’un signifiant, sur le corps, a permis cette lésion. Mais ce n’est qu’un énoncé. — On est quand même du coté de l’innommable — nous dit Lacan, si on se réfère à ce S. de grand A barré, au fait qu’il ne puisse pas y avoir articulation langagière. Je crois que cela ne peut que modérer notre action thérapeutique. Maintenant, avec le recul, c’est ce que je comprends de ce geste qu’il a eu en m’arrêtant, parce que je partais sur des grandes théories, à cette époque là. Nous pouvons écouter. Maintenant, qui dit que un pas de plus ne se fera pas ? Il semble qu’aujourd’hui avec la connaissance que nous avons, et du corps et de l’inconscient, de la parole, il ne faut pas espérer miracle. C’est-à-dire que si quelque chose d’une évolution telle, se fait, peut-être que c’est de l’ordre du miracle. On ne sait jamais, puisque cela peut être énoncé.. On peut parler et parler et parler autour de cela. Et les patients le font. Maintenant il y a des améliorations, ne soyons pas pessimistes, mais sûrement pas d’un optimisme exagéré car je crois que là-dessus il nous faut tempérer, modérer nos élans, ne pas faire penser que.... Ces jeunes médecins étaient prêts à nous envoyer les asthmes qui les dérangeaient. Alors, il vaut mieux ne pas commencer comme cela dans notre relation avec eux puisqu’on n’a pas tellement de chance d’avoir un succès.
...
Solange Faladé :
Je crois que de toute façon il y a pas à se refuser le fait de la parole, de pouvoir parler, même si on ne peut pas arriver à résoudre. Mais il faut dire que puisque ça peut s’énoncer, ça s’énonce. Dans cette page 819 qui a arrêté beaucoup, lorsqu’on a fait subversion du sujet, et il y a encore des points qui arrêtent, en tout cas moi, pour le moment, il y avait cette chose très nette chez Lacan, le fait que : Un signifiant ayant un signifié, ça peut s’énoncer, mais pour ce qui est du nommable, ça ne peut pas se dire beaucoup plus que le nom propre, c’est-à-dire que : pas de signification pour ce qui est du sujet. Mais ça peut s’énoncer, et à cause de cela on peut écouter.
Alain Jamain :
... Il faut s’attendre aussi du fait qu’on est en rapport avec la Chose à ce que les choses soient très intenses, très violentes.
Solange Faladé :
Mais oui, et imprévisibles, justement parce que là, ça a avoir avec ce qui est de l’ordre du vide, de ce manque, avec cet imprévisible qui entoure la Chose, que ce soit du très bon, ou du très mauvais. Les choses peuvent s’atténuer. Faut-il espérer une guérison ? Dans les dermatoses, on voit des atténuations.
Alain Jamain :
Ça ne s’atténue pas forcément au prix d’une quiétude psychique.
Solange Faladé :
Je crois qu’il y a toute la question de la jouissance qu’il faut pouvoir reprendre, et bien savoir. Je crois que là un cas comme celui qui touche l’œil permet de bien faire la différence entre ce qui a à voir avec le reste de jouissance et le regard, et ce qui a à voir avec l’organe. D’ailleurs dans son écrit, la petite note qu’il avait faite sur fonction et champ de la parole, avec le lapin aveugle, etc., mettait déjà la différence sur le regard et la vision. Mais il y insiste plus tard, non pas à propos de cette note, mais lorsqu’il essaie de reprendre ce qui est de la jouissance, Lacan s’efforce d’apporter là quelque chose et de faire bien la différence entre ce qui est reste de jouissance, ce qui a à voir avec tous ces objets a, et ce qui est de la jouissance du corps.
Marguerite Bonnet-Bidaud :
...
Au moment de la Bejahung,... ce qui est bon il le prend, ce qui est mauvais il le rejette.
Solange Faladé :
Il le rejette mais il l’a goûté — Tasten — et Freud emploie l’Austossung.
Marguerite Bonnet-Bidaud :
Le signifiant qu’il a goûté, et dont il ne veut pas, fait partie de la cohorte des signifiants dans le réel qui vont l’accompagner toute sa vie.
Solange Faladé :
oui c’est ça.
Marguerite Bonnet-Bidaud :
... ce signifiant va jouer un rôle psychosomatique.
Solange Faladé :
Ce signifiant qui n’est pas dans le réel, justement, c’est un S1. Lacan n’est pas revenu sur ce qu’il avait dit au cours de son deuxième séminaire où il disait que c’était le réel.... Lorsqu’il l’a repris, il l’a repris en disant que c’était un signifiant 1 et que c’était ce signifiant 1 qu’il y avait à interroger, et il a fait un X. autour de ce signifiant 1. Ce n’est pas un signifiant qui est dans le réel.
Marguerite Bonnet-Bidaud :
C’est un signifiant qui était goûté.
Solange Faladé :
Qui est été accepté, mais c’est pas un signifiant qui vient de la cohorte de tous les S1 maître. Vous vous souvenez lorsqu’on avait fait ce — ça parle de lui avant qu’il ne soit — ce — ça parle de lui avant qu’il ne soit — ce sont ces signifiants.
Marguerite Bonnet-Bidaud :
Alors qu’est-ce qui se passe ?
Solange Faladé :
Il se passe que c’est là avec toute la jouissance qu’il en a eue. C’est un signifiant qui ne répond pas à l’articulation langagière. C’est un signifiant qui n’est pas là pour représenter le sujet.
Marguerite Bonnet-Bidaud :
Enfin qui n’est pas là pour représenter le sujet, mais enfin on dit qu’il le représente.
Solange Faladé :
Ça c’est autre chose. La responsabilité du sujet, vous savez bien que c’est une grande discussion et que c’est ce oui au signifiant. Bon, il y a une responsabilité du sujet qu’on le veuille ou non.
Marie-Lise Lauth :
Est-ce qu’on peut dire quelque chose sur le moment de l’apparition ? Je pensais à un cas d’un enfant, et là (...) quelque chose de psychosomatique s’était gelé dès la naissance, un eczéma et un asthme. Est-ce que ça peut rester gelé, indénouable, et puis apparaître plus tard dans l’existence et passer inaperçu ?
Solange Faladé :
Le mode d’apparition, oui, pourquoi pas. L’eczéma du nourrisson, qui embarrasse tellement, il faut dire qu’on a à faire à cela tout de suite.
Je crois que le stock de ce que nous avons symbolisé..., parce que vous comprenez, si, ça peut faire son apparition, ça ne veut pas dire que la lésion n’était pas là.
Micheline Glicenstein :
Qu’est-ce qu’on pourrait penser des lésions psychosomatiques qui apparaissent en cours de cure analytique ?
Solange Faladé :
C’est-à-dire qu’on risque de mettre sur le compte de la parole qui se libère ce qui serait de l’ordre de ce qui était là déjà...
Quand même il faut nous dire une chose, et nous l’oublions trop souvent, que la psychanalyse n’est pas une panacée, et que dans certains cas on a intérêt à ne pas commencer une psychanalyse. Or ça, on l’oublie trop. Alors on va mettre sur le compte d’une psychanalyse ce qui serait peut-être apparu sans, mais que la psychanalyse, cette parole libérée, cette défense levée met au jour ;souvent quand on y regarde de plus près, on se dit que, peut-être, il n’y avait pas à s’aventurer dans une psychanalyse.
Claude Lecoq :
Je pensais, à propos de ce que vous venez de dire, à la manière dont on peut constater ceci : des sujets atteints d’eczéma gravissime, des créateurs, des artistes, sont arrivés, disent-ils, par des représentations, des matériaux picturaux, à des choses qui avaient à voir avec ces lésions, ces marques, ces choses marquées sur leurs corps ;il y aurait eu comme ça, comme une tentative de, enfin, une matérialisation de ce que vous venez d’appeler, cette jouissance, qui n’est pas énoncée et qui est représentée dans quelque chose qui est de l’ordre du symbolique.
Solange Faladé :
Oui mais il peut y avoir des représentations, enfin de l’ordre du symbolique, de toute façon, le S1, le signifiant m’être, m’-ê-t-r-e, c’est de l’ordre du symbolique, c’est un signifiant. Lacan insiste sur le fait que c’est un signifiant qui a un signifié comme tout signifiant, mais qui ne va pas rentrer dans cette chaîne langagière. Parce que des représentations, il peut y en avoir, mais toute représentation n’est pas forcément représentation du sujet. Il peut y avoir une inscription sur le corps. Il peut y avoir des représentations mais qui ne sont pas ce point que Lacan a tiré des représentations, qui n’ont pas de Reprasentanz. Enfin, Lacan a insisté beaucoup sur ce qui fait que le signifiant va pouvoir être refoulé.
Lorsqu’il avait fait cette subjectivation, dans ce séminaire 11. Ça n’enlève rien parce que toute représentation n’est pas représentation du sujet, n’est pas guidée par un signifiant maître, m-a-i-t-r-e, qui rentre dans l’articulation langagière.
Je crois que c’est la grande chose, Lorsque Lacan s’interroge dans la subversion du sujet sur — qu’est-ce que c’est ce sujet, qu’est-ce que c’est le sujet pour l’inconscient — c’est à ce moment-là qu’il essaie de répondre aux questions posées par les psychanalystes et par lui, par rapport à cet inconscient. C’est à ce moment là qu’il met en place petit à petit ces questions qui se posent à nous.. Parce que c’est quand même très important ce S. de grand A barré. Cela nous avait arrêtés. Il dit bien : c’est un signifiant. Il commence par dire c’est un signifiant. Il nous dit à quoi ça sert, et puis il le reprend en disant que c’est un signifiant particulier puisque c’est le fait de l’écrire, enfin ce qui fait le tour, parce que c’est un signifiant il a un signifié, et c’est ce signifié qui fait que c’est énoncé, mais c’est du coté du nom propre, donc ça ne peut pas être en rapport avec la signification du sujet. Donc il y a des signifiants qui ne rentrent pas forcément dans l’articulation langagière.
Jean Triol :
Et au niveau du grand Autre, peut-on repérer que ce signifiant psychosomatique de la mère a eu un rôle particulier, qu’il a été prélevé d’une certaine façon, qu’il avait pour le grand Autre une fonction ?
Solange Faladé :
Alors là, il faudrait voir dans les investigations. Mais peut-être, puisque, : pourquoi ça été trouvé, ça a été accepté comme bon, à un point tel que cette jouissance, il ne s’en sépare pas.. ? Est-ce que cela a à voir avec le grand Autre maternel, enfin ce qui est archaïque ?Peut-être. l Là, comme ça, je ne pourrai pas répondre. Mais de toute façon il se trouve qu’il n’y a pas d’Autre de l’Autre, là aussi pour lui, puisque il n’est même pas articulé à cet Autre.
Patrick Herbert :
... On retrouve cela aussi sur des générations. Le bébé a de l’asthme, le père, le grand-père... Est-ce que ce S1 ne lui est pas présenté d’une certaine manière, je dirai comme en fait une hérédité langagière au niveau des signifiants ?
Solange Faladé :
Qu’est-ce qui se répète au cours des générations ? Je crois qu’on a à essayer d’y réfléchir. Comment ça a été présenté, oui. Est-ce que c’est forcément par le langage ? Naturellement, ça s’énonce. Alors je crois que le fait que ça s’énonce, ça peut pas s’énoncer autrement qu’en parlant, et encore. Je ne sais pas si c’est répété, forcément langagier. Comment cela a été présenté ? Comment les soins ont été apportés ? Il faudrait reprendre tout ça. Je pense qu’on sera obligé de revenir à ces problèmes psychosomatiques, parce que nous sommes embarrassés, c’est vrai, mais le médecin l’est encore plus que nous, car tout ce qu’on peut donner pour atténuer en matière d’asthme souvent aggrave.
Mais enfin...
Il y a les signifiants S1, Lacan a parlé de ce virage à la comptabilité, qui a avoir avec la jouissance, qui compte, etc... Il l’avait mis à part. Et puis il y a l’interrogation qu’il porte sur le S1 qui se collapse, qui se gélifie et qui est là, qu’on peut retrouver, sans qu’il le reprenne vraiment. J’ai essayé de revoir dans les noms dupes errent puisque forcément on est obligé de se poser la question de ce qui se métaphorise au niveau du père. Mais enfin, là ce matin je ne serai pas en mesure d’en développer quelque chose.
Bon, peut-être qu’on peut en rester là si on veut une bonne suite à ce qu’on va faire aujourd’hui. ”