4 juin 1991
Document de travail
" L’enfant en question... Je dois dire que… Qu’est-ce qu’un enfant ? C’est le psychanalyste qui pose cette question.
Tout à l’heure le professeur Basquin a dit que pour le pédiatre ce n’était peut-être pas aussi simple, que la réponse que je vous ai donnée, qui est que c’est - le petit d’homme en cours de développement.
Pour le psychanalyste ce n’est pas aisé car dès l’origine de la recherche psychanalytique, Freud met l’accent sur ce point, que, ce n’est pas tellement les observations d’enfants qui ont permis de saisir les points importants pour ce qui a forgé le psychisme humain. C’est ainsi que c’est sa propre investigation qui lui permet de découvrir ce phénomène complexuel : l’Oedipe. Il écrit à son ami Fliess, peu après avoir découvert l’inconscient, continuant son travail sur lui-même, son analyse, il lui écrit qu’il vient de se rendre compte que, vers deux ans, ses sentiments étaient portés vers "matrem", c’est le mot qu’il emploie en allemand, et que, pour son père, il avait des voeux de mort (1).
Chemin faisant, dans sa recherche, il s’aperçoit qu’il y a une sexualité infantile et c’est dans cet article sur la sexualité infantile (2) qu’il nous dit que ce ne sont pas tellement les observations qu’il a fait sur l’enfant qui permettent de savoir qu’il y a véritablement une sexualité chez l’enfant, c’est ce que l’adulte en dit au cours de son investigation, et ce que l’adulte en dit au cours de son investigation, lui en fait mettre l’accent sur ce qu’on appelle les stades libidinaux : Oral, anal et ensuite phallique. Ceci va l’ancrer dans le développement, il conserve ce problème, ce qui est du développement chez l’enfant, et lui qui depuis des années s’efforce de trouver quel moment peut être le moment traumatique pour un être humain, s’arrête sur ceci : c’est vers 4, 5 ans que le phénomène œdipien se joue, pour un enfant. Et c’est autour de ce phénomène oedipien qu’il va axer ce qui est du développement de l’enfant pour son psychisme.
Avant l’œdipe, avant 4, 5 ans il y a bien ce qu’il a appelé les phénomènes de perversion polymorphes. Ces phénomènes de perversion polymorphe, Freud dit qu’au moment de l’œdipe il y aura refoulement, et qu’à la sortie de l’œdipe, se met en place une structure qui sera la structure que l’on retrouvera chez l’adulte : névrose, psychose ou perversion.
Les choses ne sont pas aussi simples que Freud a essayé de le dire. Lui-même s’en rend compte. Dans le mouvement psychanalytique il y a discussions. Vous savez que une personne comme Mélanie Klein a essayé de faire sentir ce qui va se jouer dès le départ, dès la naissance de l’enfant. Vous savez aussi que Freud avec l’observation de l’Homme aux loups, revient sur ce qui l’a préoccupé jusque là, pour trouver ce qui fait que le petit d’homme va se comporter différemment de ce qu’on croyait jusqu’à présent.
Pour tenter de donner une réponse à cette question – qu’est-ce qu’un enfant ? - aidons-nous de l’étymologie. L’enfant vient de ce mot latin – infans - c’est celui qui ne parle pas. Et avec Lacan, c’est de ce temps là, de ce temps où l’enfant n’a pas encore la parole que nous allons essayer de donner une réponse à cette question - qu’est-ce qu’un enfant ?
Et pour ce faire nous allons privilégier ce temps, ce temps où le cri de l’enfant, ce temps où ce cri n’est pas encore parole, et ce cri, dit Lacan, est a-signifiant, ce cri ne porte avec lui aucun signifiant. L’enfant ne parle pas. Ce temps ne durera peut-être pas très longtemps, mais ce temps a de l’importance car c’est le moment où il est véritablement un être de jouissance, un être qui reçoit jouissance de la part de l’Autre, de l’adulte qui s’intéresse à lui et tout particulièrement de la mère, mais c’est aussi un être qui apporte jouissance à qui s’intéresse à lui. Cet être baigne donc dans cette jouissance et c’est une jouissance qui plus tard aura des conséquences : si elle a existé ou si elle n’a pas existé, comment a-t-elle existé ou n’a-t-elle pas existé ?
Ce temps de l’infans, ce temps où l’enfant, où ce petit d’homme, disons plutôt, ne parle pas encore, c’est un temps où il rencontre tout ce qui a pu se dire avant qu’il ne soit, avant même qu’il n’ait pu être conçu. Et là aussi on peut trouver chez Freud ce souci, dans une lettre qu’il envoie à son ami Fliess, dans le manuscrit L (3) où il dit à Fliess qu’il est obligé de se rendre compte que non seulement les parents, mais les grands-parents et tous ceux qui ont précédé, ont, apportent de par leurs pensées, leurs dires, quelque chose qui va là marquer l’enfant.
Lacan reprend ceci en disant que l’enfant, tombant dans ce champ du langage, dans ce langage qui pré-existe à son existence, l’enfant va recevoir, de la part de ce qui forme le champ du grand Autre, va recevoir des insignes, plus exactement dit Lacan « recevant le sein de sa mère, il en reçoit le seing, le sceau », ce qui va le marquer et qui va le marquer pour l’avenir. C’est le - ça parle de lui - que l’on trouve dans les Ecrits de Lacan. Ca parle de lui, et ce – ça parle de lui – c’est pas du tout une chose qui n’aura pas d’importance plus tard, et nous le verrons dans trés peu de temps. Ce temps de l’infans ne dure pas, c’est vrai. Ce temps de l’infans, c’est quelques jours, quelques semaines, quelques mois, peu importe, mais c’est un temps qui a de l’importance.
Pour sortir de cet infans, de ce temps où il ne parle pas, l’enfant reçoit (inaudible) prématuré, c’est vrai, reçoit de la part de qui s’occupe de lui, reçoit la parole, un signifiant. Et c’est ce signifiant qu’il acceptera ou qu’il n’acceptera pas, c’est ce temps de la Bejahung, c’est ce oui primitif, que Freud a dû, avec l’observation de l’Homme aux loups, mettre à cette place d’un temps mythique peut-être, mais temps nécessaire pour que cet être de jouissance puisse devenir être de parole, puisse être un sujet, qui est sujet du signifiant.
Il faut que ce qui lui est proposé comme parole, ce qui lui est proposé, soit accepté par l’enfant, qu’il accepte d’être un être de parole. C’est aussi un point important. Nous en dirons un mot à propos de l’autisme.
Donc, le temps de la Bejahung, le temps de – oui – au signifiant qui est proposé, fait que l’enfant devient un sujet, sujet du signifiant. Et puisqu’il peut ne pas accepter cette parole qui lui est proposée, puisqu’il peut ne pas l’accepter, vous voyez que là, la responsabilité du sujet est en jeu. Cette responsabilité aura aussi de l’importance lors des décisions thérapeutiques que nous pourrons proposer à l’enfant.
Donc, oui au signifiant, oui au fait qu’on devient sujet du signifiant. Et Lacan, à ce temps là, pense que plutôt que de se fier à la chronologie, ce que Freud a voulu faire, ce qui n’a pas permis à des personnes comme Mélanie Klein, de rendre compte totalement de leur expérience de psychanalyse d’enfants, Lacan pense qu’avec la logique, on peut arriver à mieux comprendre comment le petit d’homme devient sujet de la parole, devient sujet du signifiant, puisque c’est ce langage qui est ce qui fait que l’homme se distingue pour toujours et définitivement des autres êtres vivants, des animaux…c’est le fait qu’il parle. Et c’est le fait même d’accepter de parler fait qu’il est sujet, que l’on sera définitivement, pervers, psychotique ou névrosé, est déjà là mis en place. Ce sujet, ce parlêtre, c’est ce mot fabriqué par Lacan, pour dire que nous avons à faire à des être parlants – on est du coté de la névrose ou de la perversion- ou à des être parlés – c’est ce que le psychotique, mais qui a la parole, une parole dont le sens lui échappera, mais qui a la parole, c’est ce parlêtre qui va maintenant avoir à vivre les aventures, les aventures qui vont le différencier de tel autre parle-être.
Il reçoit le signifiant, il l’accepte, il est sujet de la parole. Pour saisir les aventures qu’il aura à vivre, il faut essayer de voir comment se met en place la chaîne inconsciente, la chaîne de l’inconscient que Freud a trouvé, chaîne qui est un savoir, c’est ce que Freud, avec la découverte de l’inconscient, le déchiffrage du rêve d’Irma, et ça a été là sa grande surprise, c’est qu’il y a un savoir en nous qui nous échappe, et c’est comment ce savoir va se mettre en place que l’on pourra distinguer, le névrosé du psychotique
Le névrosé, c’est celui qui choisit d’être du côté du sens, c’est celui qui choisit d’être marqué par la castration, cette castration que Freud a mis (en place) avec l’Oedipe. C’est celui qui fait en sorte que dans sa chaîne inconsciente, il y aura ce signifiant que Lacan a appelé le signifiant du Nom-du-Père, le signifiant qui fait que la loi est édictée, la loi qui sera connue au moment où effectivement les manifestations de l’Oedipe pourront être observées, mais ces manifestations de l’œdipe ne peuvent être observées que parce que ce savoir, ces chaînes de signifiants qui ont été apportées à l’enfant, ont mis en place ce signifiant du Nom-du-Père qui porte avec lui la loi faite à la mère et également à l’enfant, à la mère - tu ne feras pas de cet enfant l’objet qui te manque - et à l’enfant - tu n’essaieras pas de faire que le désir que tu portes en toi trouve satisfaction auprès de ta mère.
Donc, ce savoir, tel qu’il est apporté c’est à dire ces chaînes inconscientes, vont se mettre en place, ces chaînes signifiantes, d’un coté il y aura ce signifiant particulier du Nom-du-Père, et on est du coté de la névrose, et dans l’autre cas la psychose, il y a bien chaîne de signifiants, mais ne s’y trouve pas, ce signifiant primordial qui fait que, le sens aux paroles, donné peut être saisit par le sujet. Ce sens ne peut être saisit que s’il y a ce signifiant du Nom-du-Père, celui qui fait la loi.
Donc, ce qui se joue pour ce petit d’homme dont le cri devient parole, dépend du savoir qui lui est proposé, du savoir qui vient de ce champ du grand Autre dit Lacan, mais qui est formé par le père, la mère, et ceux qui jouent, ont une importance dans tout ce cercle familial et aussi plus agrandit que le cercle familial. Donc ce savoir fait que l’on sera ou névrosé ou psychotique. Mais il n’y a pas que le savoir, il y a également la jouissance.
J’ai commencé par dire que ce temps – infans - c’est ce temps où on est - être de jouissance - et cette jouissance qui est apportée, n’est pas apportée de la même façon pour certains, et ceci, Freud s’en était aperçu dès le départ ; on le retrouve dans ses lettres à Fliess.
La jouissance est apportée d’une façon telle, c’est à dire, ce qui vient de la mère, est apporté d’une façon telle, qu’il y a insatisfaction. Si je puis dire, l’enfant ne trouve pas son compte à cette façon de recevoir la jouissance de la mère. C’est une modalité.
L’autre modalité est que cette jouissance est apportée d’une façon tellement excéssive que pour l’enfant il a à avoir par rapport à ce que présente la mère une grande activité. Il reçoit cette jouissance mais il doit aussi s’en défendre.
La jouissance peut être apportée, et c’est la troisième modalité, d’une façon qui fait que ce petit d’homme ne croit pas à ce qui lui vient de l’Autre. C’est cette - incroyance - dont Freud nous parle et que Lacan a reprend.
Première modalité : insatisfaction, c’est l’hystérie.
Deuxième modalité : une trop grande jouissance, c’est la névrose obsessionnelle.
Troisième modalité : cette jouissance lui est apportée d’une façon telle qu’on ne peut y croire, et c’est la psychose.
Donc, avec le savoir, ce qui là va jouer cette jouissance dans laquelle on l’a baigné va marquer aussi cette structure, cette structure du sujet de l’inconscient.
Un dernier point, c’est l’objet, cet objet qui est ce qui reste de la jouissance que l’enfant porte, que Lacan a appelé l’objet petit "a", mais qui vient de ce que l’on trouve chez Freud et chez Abraham. Ce sont ces objets partiels : que ce soit le sein, que ce soit l’excrément ou le regard ou la voix, mais ce qui est important dans ce qui nous intéresse (inaudible) ce qui va marquer cette structuration, c’est que l’enfant dans sa relation à l’Autre - et particulièrement à l’Autre maternel - perçoit que la mère, parce qu’elle est femme, parce qu’elle est fille, la mère manque d’un objet, objet qui est objet de son désir, et lui l’enfant, pour lui plaire, et parce qu’il a besoin de son amour - c’est ça la dépendance véritable de l’enfant, pas tant une dépendance vitale qu’une dépendance d’amour – parce qu’il a besoin de son amour, l’enfant va vouloir être cet objet qui manque à la mère. Et la réponse qu’il aura, la réponse de l’Autre, et là je crois qu’il faut dire l’Autre, et non pas uniquement la mère, puisque le père, de par la loi - (inaudible) du Nom-du-Père, ce signifiant, sera dans la chaîne inconsciente de l’enfant - fera en sorte que la mère ou ne pourra pas faire en sorte que la mère fasse de cet enfant, l’objet, l’objet qui vient combler son manque, l’objet qui vient nourrir ses fantasmes d’une façon telle que ça peut être véritablement symptôme pour l’enfant.
Donc, le savoir, la mise en place des chaînes de signifiants, la jouissance, la façon (dont) l’enfant a reçu cette première jouissance, et l’objet : c’est à dire cet objet qui manque, comment pourra être ( ) entre mère enfant, ce problème de l’objet : de ne pas faire de cet enfant cet objet qui manque à la mère. Ainsi se met en place cette structure, structure qui fait du petit d’homme, sujet de l’inconscient.
Donc avec la logique, s’appuyant sur la linguistique, la théorie des ensembles, Lacan reporte au départ, au moment où l’enfant parle, cette structuration, ce qui fait que toutes ces questions que Freud s’est posées - à quelle date ? Qu’est-ce qui se passe au moment de la puberté ? - tout ceci sera maintenant abordé différemment. Cela ne veut pas dire que ça n’a pas d’importance. Nous savons tous l’importance qu’autour de 4-5 ans, a les manifestations oedipiennes chez l’enfant, nous savons ce qui au moment de la puberté va se mettre en place, plus exactement faire que symptôme se déclarera ou pas.
Donc, lorsque l’enfant devient parlêtre, ce sont, si je puis dire, les aventures du parlêtre, que nous aurons à connaitre. Ce sont ces aventures qui font qu’il y aura rencontre, et rencontre heureuse ou malheureuse avec le réel, le réel biologique, avec le réel social, et vous savez qu’un moment particulier est ce moment de l’entrée à l’école, et plus encore le moment de l’apprentissage de la lecture qui fait parfois difficulté et qui oblige les parents à nous confier les enfants.
Donc, parlêtre, parlêtre et rencontre avec ce qu’on peut appeler le réel, que ce soit biologique, le réel physiologique, que ce soit réel social, mais la structure qui s’est mise en place ne va pas être modifiée. Si avec la parole on est devenu hystérique, hystérique on restera, obsessionnel ou psychotique. Et je crois que c’est ça la chose importante : Comment on devient parle être ?
Un mot rapide pour l’autiste. L’autiste vous savez, est quelqu’un qui ne parle pas. Mais qu’est-ce qui fait que l’autiste ne parle pas ? C’est bien là toute (inaudible). On peut peut-être avancer que refuser cette jouissance qui est la sienne, c’est peut être comme dit Lacan – condescendre au désir - c’est ce que l’autiste ne peut faire. Condescendre au désir suppose la parole, suppose l’acceptation de ce signifiant qui nous est apporté, de ce qui fait qu’on dit oui à la parole. Et je crois que là c’est important de revenir à cette définition que Lacan donne du cri qui n’est pas encore parole, du cri qui est a-signifiant. L’autiste, et nous en rencontrons, vous en rencontrez, parfois prononce des mots, mais on ne peut pas dire qu’il s’agit là de signifiants, car le signifiant, tel que le linguiste et ensuite Lacan le défini, le signifiant suppose l’appel à l’Autre, le signifiant suppose adresse à l’Autre, le signifiant suppose réception et acceptation de ce que l’Autre nous apporte comme signifiant. Donc pour que les mots articulés par l’autiste puissent être pris comme parole, c’est à dire véhiculant de signifiants, il faudrait qu’il y ai appel à l’Autre. Et vous avez tous, ou presque tous vu ce film, ce film autour de l’autiste, et on peut dire que si l’Autre, l’adulte s’efforce d’attirer l’attention de cet enfant autiste, lui ce qu’il laisse (penser) c’est qu’il en a rien à faire. Il a sa propre jouissance. Il reste dans la jouissance.
Donc ce temps, ce temps infans, ce temps où on est être de jouissance, c’est surement un temps qu’il y a à mieux connaitre pour peut-être apporter une solution à ce problème de l’autisme. Donc, l’enfant - j’emploie ce terme, alors que pour le psychanalyste (inaudible) qu’il y a enfant, puisqu’il est (inaudible) - il a avec lui ce qui fait que le psychanalyste pourra avoir quelque action thérapeutique. Il est ce sujet, ce névrosé, ce psychotique et le sera pour la vie.
Alors me direz-vous qu’est-ce qui fait que l’on continue à parler d’analyse avec les enfants puisqu’en fait, si l’on veut être strict, l’enfant pour le psychanalyste c’est l’infans. Ensuite, on est sujet de la parole, on est parlêtre, qu’on soit ce qu’on appelle enfant ou qu’on soit adulte.
Mais, le psychanalyste forcément est obligé de tenir compte du social. C’est à dire que l’enfant qui souffre, tant qu’il est à ce temps où il ne peut pas encore se prendre en charge (ce n’est pas lui qui) pourra avec sa souffrance rencontrer le médecin. C’est la vie.
Et c’est pourquoi, Il y a bien quelque chose qu’on est obligé d’appeler psychanalyse d’enfant, parce que, ce parlêtre, et parce que à cause du fait qu’il était prématuré, dès le départ - (ce qui le marque) je ne l’ai pas souligné - ce qui va le marquer toute sa vie, il est prématuré, il a, sur le plan de son psychisme, mis en place ce qui sera le psychisme de l’adulte, mais le fait d’être prématuré, le rend dépendant, et c’est parce qu’il est dépendant que pour venir chez le psychanalyste il sera obligé de passer par l’adulte.
Et ceci nous permet de revenir un instant sur ce : il est objet de désir, objet qui cause le désir des parents. Et c’est dans la mesure où il y a là une faille que l’enfant peut être, comme dit Lacan, symptôme des parents. Le parent qui vient à un certain moment avec son enfant, dans certains cas, il est ce qui chez lui n’a pas trouvé une solution heureuse, et c’est un peu ce que disait tout à l’heure le professeur Basquin à propos de la définition de l’enfant, (dans cette conversation) que nous avons eu ensemble, c’est la culpabilité qui fait que le parent peut dans certains cas venir avec son enfant. C’est à dire que cet enfant qui présente des difficultés de vie, vient souligner qu’il est le symptôme du parent dans la mesure où le parent en a fait objet de son désir, plus exactement objet qui cause son désir, objet qui vient là boucher son manque.
Alors revenons à cette question : qu’est-ce qu’un enfant, pour le psychanalyste ? D’abord on peut dire que c’est l’infans. Enfin l’infans n’est pas (inaudible) ce soir.
C’est ceci qui fait dire à Lacan (inaudible) est-ce qu’on peut dire (inaudible). Je ne répondrai pas à cette question. Je ne répondrai pas à cette question car c’est à propos de questions que Lacan a avancé ceci, c’est que devant certaines questions de l’enfant, l’adulte est bien embarrassé pour lui répondre. Et s’il est embarrassé pour lui répondre c’est peut-être parce que, comme (tout à l’heure) l’enfant vient là à nouveau, marquer, présentifier ce qui ( ) lui adulte, parce que arrivé à un temps de son développement où il n’est plus dépendant ( ) avec la faille de départ, lorsque devenu parlêtre, l’enfant par ses questions, (raviver chez) l’adulte, cette faille (de ce qui) pour lui n’a pas pu se mettre en place d’une façon tout à fait satisfaisante et qui montre que peut-être, être adulte, c’est peut être ( ) un enfant, au sens où le psychanalyste pense que l’enfant ne peut-être que l’infans, celui qui ne parle pas."
(1) Lettre du 3/10/1897
(2) Les trois Essais sur la Sexualité Infantile
(3) Manuscrit L - 2/5/1897