14 mai 1996
Document de travail
J’ai décidé, il y a une petite semaine, de vous apporter le travail fait à partir des échanges qui ont eu lieu, qui ont été faits, avec des analystes qui viennent me parler de leur travail de cure, et j’ai eu à leur dire très souvent ce que, moi-même j’ai eu à entendre de Lacan depuis le début de mes années de contrôle (années 50), puisque c’était ainsi qu’on en parlait à cette époque là. Enfin, vous le retrouverez tout au long de son enseignement, dans les Écrits [146], et ailleurs. Et, il dit, c’était au milieu des années 50, il insistait, martelait, pour ceux qui faisaient des contrôles avec lui, il a eu l’occasion de dire souvent : « Hâtez-vous lentement de comprendre ». Cela faisait un peu écho pour moi à ce que dans l’oeuvre de Freud, dans son enseignement, on peut trouver. Certainement, il ne s’agit pas de cette phrase, ça c’est Lacan, Freud notait à partir d’une mise en garde tout en nous faisant savoir que… de nous méfier des interventions qui en fait ne seraient que suggestion. Il faut dire que si on n’y prend pas garde, c’est vrai que bien souvent on suggère beaucoup plus qu’on ne croit et Freud, dès Lucy R, c’est-à-dire vers la fin des Études de ce qu’il a recueilli dans les Études sur l’hystérie [147], nous mettait en garde sur la suggestion.
Mais enfin, venons-en à ce « Hâtez-vous lentement de comprendre ».
A la fin de son enseignement, plus exactement au milieu de son enseignement, Lacan dégage ce qu’est le sujet qui est celui qui nous intéresse, le sujet de l’inconscient, ce sujet qui a dit oui au signifiant, ce sujet qui est effet de signifiant, mais qui est cause, qui est causé par le fait qu’un signifiant se présente à lui, et que de ce fait un trou se fait dans ce Réel du sujet, trou qui entraîne un lambeau de Réel, cet objet petit a qui est aussi cause du sujet.
« Hâtez-vous lentement de comprendre », nous dit Lacan tout au long de son enseignement et, parce que nous avons affaire à un sujet, un sujet tel que si c’est le signifiant qui le cause, ce signifiant ne va pas répondre au signifiant de l’analyste, ça ne veut pas dire que signifiant et signifié ne nous intéressent pas, ça n’est pas ça du tout, ça ne veut pas dire qu’à certains moments, nous n’avons pas affaire à la signification. « Hâtez-vous lentement de comprendre » parce que l’analyste doit se mettre à une place telle qu’il ne peut pas y être comme sujet, c’est l’analysant qui y est comme sujet, lui, l’analyste doit y être d’une façon telle, que sa position doit être ce qui permet, ce qui fait que le sujet sera cause, aura là à faire son travail, travail qui fera que des signifiants seront produits. Il faut être à une place de goal.
« Hâtez-vous lentement de comprendre », ça peut se traduire par ceci : que la langue de l’analysant doit être presque, j’insiste sur le presque pour qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit, doit être presque pour l’analyste une langue étrangère. Pourquoi ? Pour que l’analyste ne soit pas tenté d’être pris dans la compréhension de ce qui lui est apporté.
Il faut que l’analyste puisse se mettre à une distance telle que ce qu’il recueillera de 1’analysant ne soit pas pour lui de l’ordre d’une compréhension, en tout cas pas au premier degré. Ça ne veut pas dire que lorsque l’analysant se présente, lorsqu’il se présente avant d’être analysant, enfin lorsqu’il vient là frapper à la porte de l’analyste, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas à s’efforcer de saisir ce qui le fait frapper à la porte de l’analyste. C’est-à-dire qu’il y a à recevoir sa demande, à recevoir cette demande avec une oreille, une écoute telle, que, ce que, de signifié, peut être entendu, peut se dégager de sa demande, donc la demande D qui fait que l’analysant frappe à la porte, qui est, ce sont ces signifiants qu’il nous apporte et ce qui s’en dégagera, c’est-à-dire ce désir qui fait qu’il pense que c’est là qu’il peut apporter sa souffrance :
Alors ce sont les entretiens préliminaires. Ces entretiens préliminaires, Lacan, dès la préparation des journées sur l’enseignement [148], c’est-à-dire autour des années 68-69, je crois, c’était l’époque où Lacan préparait avec nous nos journées, nous avions des réunions de préparation et il était des nôtres. Alors ça me fait rire lorsque certains en 81 certains sont venus nous dire : « Ah mais Lacan, il ne parle pas, lui, c’est pas dans son habitude ! ». Mais oui, mais nous, nous avons connu Lacan qui venait préparer avec nous nos journées, et ceci jusqu’à une date très tardive puisque les journées qui se sont tenues à Strasbourg en 75-76 [149], Lacan aussi prenait le temps de venir préparer ces journées avec nous et il n’a jamais manqué de répondre aux questions qui lui étaient posées. Ceci pour vous faire savoir que ce qu’on nous racontait en 81, ça n’avait rien à voir avec la vérité. Si Lacan ne répondait pas, c’est qu’il ne pouvait pas répondre ! Bon, c’est une parenthèse.
Alors, lors de ces journées de ces préparations, Lacan attirait notre attention sur les entretiens préliminaires. Il y est revenu très souvent et dans le séminaire sur Le savoir du psychanalyste [150] il dit que lui, des entretiens préliminaires, il en fait, et il en fait beaucoup, et aussi longtemps que c’est nécessaire. Ça c’est une chose qu’il faut avoir présente à l’esprit et il faut avoir ceci présent à un point tel que si, au bout d’un certain nombre de semaines ou même de mois de ce travail préliminaire, celui-là qui est venu frapper à la porte de l’analyste se dit que, peut-être, ce n’est pas là qu’il pourra trouver ce qu’il cherche, mais il faut savoir le recevoir ! Il faut savoir dire que ce qui s’est fait comme travail, ce qui s’est fait comme travail a permis à cette personne de se rendre compte qu’en fait ce qu’il est venu demander, sa question, ce n’est pas à celui-là qui est peut-être supposé savoir mais qui, en fait, ne sait pas, ce n’est pas celui-là qui pourra lui dire : « c’est ceci ou cela que vous avez à faire ». Et il y a à recevoir d’une façon positive cette conclusion, lui dire : « C’est celui qui fait savoir qu’il ne peut pas se mettre là dans sa vie ». Et il arrive que, on l’entend, il nous est dit que il a le sentiment que ce n’est pas la même langue que nous parlons, qu’il ne comprend pas notre langue et que lui aussi a le sentiment qu’on ne comprend pas la sienne.
Ça, ce sont des choses que j’ai entendues, ou même des lettres que certains ont pu recevoir de leurs analysants, c’est tout à fait important pour nous de savoir que, si il y a à savoir traiter ce qui nous est apporté, tous ces signifiants qui nous sont apportés dans ce temps et qui vont permettre que se dégage de la demande qui est adressée, se dégage ce qui est un désir de se soumettre à la cure analytique ou pas. Il faut savoir que ceci n’est possible que si on y est en tant que Autre, en tant que ce qui va permettre que de cette parole apportée, de tous ces signifiants qui nous sont apportés, puisse dans ce temps préliminaire, puisse, de part et d’autre, faire que l’on sache que c’est de l’analyse qu’il y aura à faire ou pas.
Et, bien souvent, là ce sont vraiment des choses récentes qui m’ont été apportées, qui ont parfois dérouté, de recevoir par des lettres ou, au bout d’un certain temps d’un travail qui avait pu durer plusieurs mois, d’avoir comme ça, que soit apporté tel rêve, tel rêve où en fait, c’est de déni qu’il est parlé, et c’était la façon de faire savoir qu’en fait l’analyse n’était pas ce qu’il était venu demander. Donc c’est très important, très important pour nous de savoir que nous n’avons pas à nous hâter d’entrer dans une compréhension de ce qui est dit, de ce qui nous est apporté, mais de faire en sorte que puisse être entendu ce qui, de tous ces signifiants qui s’accumulent, ce qui peut faire saisir que, véritablement, c’est de l’ordre d’un désir, d’un désir qui peut s’éprouver à une cure analytique ou pas.
Quand on est attentif, c’est-à-dire quand on y va avec cette attention flottante qui est là une recommandation de Freud, on peut entendre de la bouche de ceux-là qui viennent s’éprouver à ce qui sera une cure, on peut entendre que l’analyste est perçu comme ce qui cause, comme ce qui fait, comme ce qui est là cause de ce que le sujet analysant apporte. Alors on entend ceci : « Mais oui, c’est bien parce que vous nous écoutez, c’est bien parce que vous m’écoutez que, pour moi, il y a un problème ». Ça veut dire qu’on pourrait parler n’importe où ailleurs mais forcément pas de la même façon. Ça veut dire que c’est parce qu’on y est avec cette écoute analytique où, comme Freud dit, celui qui sait écouter l’inconscient alors peut être à la place de l’analyste. C’est parce qu’on y est avec cette écoute que celui qui est parlant, celui qui est analysant, sait que, c’est un peu comme le ballon qui est sur un terrain de football, on a beaucoup parlé de ceci que ce ballon, il restera immobile. Pour que il puisse se déplacer, c’est-à-dire que il faut que quelque chose qui sera de l’ordre de la cause puisse se faire connaître à lui et c’est ainsi qu’il va se déplacer, c’est-à-dire c’est aussi ce qui se passe entre l’analysant et l’analyste. L’analysant sait très bien que pour que quelque chose puisse se mettre en branle, pour que quelque chose puisse se mobiliser chez lui, il faut que celui-là qui est à cette place, l’analyste, y soit avec son écoute, y soit d’une façon telle qu’il puisse être la cause qui fait que le ballon immobile, et le ballon qui risque de rester immobile si l’analyste n’y est pas de la bonne façon, il faut que cet analyste soit cause de ce qui fera qu’il bougera, c’est-à-dire qu’il pourra apporter ses signifiants, qu’il pourra commencer à se désaliéner. Enfin ça, il ne le sait pas au début, ça n’est qu’à la fin, ça n’est qu’à la fin et ça ne peut être qu’à la fin pour différentes raisons. Et la raison essentielle unique, c’est pourquoi je vous l’ai rappelé là sur le tableau, cette définition que Lacan dans « Subversion du sujet [151] » a fini par donner, où il nous dit bien pour nous, ce n’est pas uniquement pour lui Lacan mais pour nous, pour nous analystes, le signifiant est celui qui représente le sujet pour un autre signifiant [152].
Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que ce n’est pas au niveau de la signification que nous avons affaire. Cette signification a une importance dans ce début, lorsque la demande est apportée et que du signifié, désir pourra se dégager. Mais ensuite, comment répondre à cette demande ? Comment répondre à la demande qui est faite à l’analyste parce qu’il y a souffrance ? Parce qu’il y a souffrance mais, en même temps, cette demande peut être reçue comme demande d’une analyse. Nous avons déjà vu le fait que après des entretiens préliminaires une conclusion sera donnée, et que ce qui est demandé ne relève pas d’une analyse et que il se peut très bien que… l’analyste n’est pas un astrologue, l’analyste n’est pas un voyant, enfin l’analyste n’est pas là pour dire : « Voilà ce qu’il vous faut », il n’en sait rien, l’analyste se garde bien d’ailleurs de le savoir. Donc, à partir du moment où la demande est reçue comme demande d’analyse, il faut savoir que ce qui est demandé dans ce premier temps qui est d’apporter une solution, de soulager cette souffrance, ce qui est demandé dans ce temps-là, je peux le dire avec cette phrase que Lacan disait à un certain temps mais qui était dans Freud, qui était mal reçue, que ce n’est que par surcroît que la guérison sera apportée. A partir du moment où c’est une analyse qui se fait, la réponse à ce qui a causé la démarche de l’analysant chez un analyste, c’est-à-dire celui qui est devenu analysant et qui est venu apporter sa souffrance, c’est pour dire que, quand il n’y a pas souffrance, il y a toujours à se demander s’il y a à faire une analyse, et j’ai eu à connaître comme ça, parce que au bout d’un certain temps il y a des choses qui arrivent jusqu’à vous, j’ai eu à connaître des personnes qui étaient allées voir Lacan pendant des mois et que, au bout du compte, Lacan dit : « Je ne vois pas ce que vous venez demander, une analyse, non ! », et la personne - il n’y en a pas eu une sinon je n’en parlerai pas - furieuse, est allée voir d’autres analystes en disant : « J’aimerais » dit là Lacan, et effectivement, quand on l’écoutait, on se demandait s’il y avait lieu de faire une analyse. S’il n’y a pas souffrance, engager une analyse, ça veut dire quoi ? C’est un point important et j’y insiste, et d’ailleurs je m’y arrête. Or cette souffrance que nous allons recevoir, cette souffrance qui, et surtout dans ce premier temps, a causé la démarche de ce patient, la guérison se fera par surcroît. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que en fait, si une analyse est engagée, la fin de l’analyse, ce n’est pas de l’ordre de la guérison, elle viendra par surcroît, mais ce n’est pas de l’ordre de la guérison.
Et je crois que, la dernière fois, je vous ai parlé de certaines rencontres qui avaient eu lieu après dans les années 81, après l’École Freudienne de Paris qui était déjà en gestation, où se posait la question de ce que serait la fin et ce que serait la finalité. La finalité, c’est ce qui apportait une solution à la cause qui était à l’origine de cette démarche de celui-là qui devient analysant. Mais la fin, c’est tout à fait autre chose. Et la fin a à voir avec les signifiants qui sont les nôtres, c’est-à-dire dans ce temps où le sujet se met en place, et croyez moi, la question de la responsabilité a été laissée mais on va y revenir, Freud par le biais du choix des névroses et dans ce qui nous est donné à connaître, à entendre, la responsabilité du sujet est là mais enfin, ce soir, ce n’est pas de ça dont je veux parler. Je veux parler de ce qui s’est posé à certains d’entre vous et qui est venu jusqu’à moi. Alors le signifiant représente le sujet pour un autre signifiant. Ces signifiants qui représentent le sujet ce sont des signifiants 1, c’est-à-dire toutes ces chaînes signifiantes, toutes ces chaînes de S1 et qui font qu’il y a une détermination. Nous en avons déjà parlé, quelque chose de l’ordre d’une loi, mais ces signifiants ne peuvent jouer pleinement leur rôle, enfin ce qu’ils ont à jouer pour ce sujet, sujet de l’inconscient, que si, il y a eu un deuxième signifiant, un signifiant autre, un autre signifiant qui, dans un effet de rétroactivité, fera que ce signifiant 1 pourra représenter le sujet, ces signifiants 1 pourront représenter le sujet. Et le fait que, il y ait nécessité pour ce signifiant 1, c’est-à-dire ce qui va faire le sujet, ce qui va représenter le sujet, nécessité de faire appel à un signifiant deuxième, à un autre signifiant, fait que il y aura entre ce signifiant 1 et le deuxième signifiant, une discontinuité. Et du fait de cette discontinuité, ce lambeau de Réel qui a chu au moment où il y avait ce trou-matisme, où il y avait ce qui trouait le Réel et faisait que du sujet va advenir, pourra se loger entre ce S1 et ce S2 et, de ce fait, il y aura cette cause, cette deuxième cause puisque ce qui fait qu’il y a du sujet de l’inconscient c’est 1) le signifiant qui le représente, qui est celui qui va trouer le Réel, celui qui va faire que du manque va être dans ce Réel du sujet et 2) le deuxième signifiant, cette discontinuité qui fait qu’il y aura la possibilité pour l’objet qui choit de ce Réel, d’être là, d’avoir une place et, de ce fait, ce sujet, bien que ayant cette détermination du fait des signifiants, en même temps, sera de l’ordre de l’indétermination.
Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que du sujet on ne peut jamais savoir exactement ce qu’il est au départ. Et croyez-moi, la pratique est là pour nous le faire savoir. On a affaire à tel hystérique, il ne sera pas le même que tel autre hystérique. Bien sûr, on trouvera dans la structure ce qui va permettre de dire que c’est l’hystérique qui parle mais, en même temps, il y aura ce qui fait que cet hystérique sera autre que tel autre qu’on a pu rencontrer.
Là, c’est un peu comme ça à bâtons rompus bien que j’ai réfléchi à ce que je voulais vous apporter ce soir, j’y reviendrai, là me vient à l’esprit, enfin, c’était après une présentation de malades - ces présentations, c’est bien dommage que beaucoup n’aient pas pu bénéficier des présentations de malades de Lacan - j’ai dû en parler de cette observation il y a de ça très longtemps. C’était un cas difficile qui était présenté à Lacan par des praticiens responsables de certains pavillons de Sainte Anne. Les choses semblaient être rentrées dans l’ordre pour ce sujet et Lacan s’est évertué de mettre en garde, de dire aux internes qu’il ne fallait pas se fier à ce qui apparaissait là, et semblait être de l’ordre de, je ne dirai pas guérison mais de mise en place, de mise en ordre. Et puis, il arrivait qu’à la fin de la présentation, l’un ou l’autre d’entre nous faisait quelques pas avec Lacan et, ce jour-là c’était moi qui faisait quelques pas avec lui et j’entendais Lacan qui disait : « Mais comment puis-je leur dire ? Mais ce n’est que mon expérience qui me fait leur dire ça. Je ne peux pas leur dire ça autrement ». Enfin il parlait, il se trouvait que c’était moi qui recueillait ce qu’il disait, vraisemblablement il était là dans ce qui le turlupinait et qu’il n’arrivait pas à faire comprendre. Oui, c’était de l’ordre de l’expérience, ce n’est que l’expérience qui peut nous faire savoir que si on y est d’une certaine façon, alors le ballon de football pourra se mobiliser. Alors c’était vrai, c’était son expérience et malheureusement il avait raison. A la grande stupéfaction des praticiens qui étaient là, et pas des moindres, les choses se sont très mal terminées et ça aurait pu être pire si la mise en garde de Lacan n’avait pas quand même retenu l’attention. Bien oui, il y a comme ça des choses que ce n’est que l’expérience qui peut permettre de savoir que telle chose cause et qu’il y a tel effet.
Ceci, c’est ce qui est, ce qui relève de l’objet petit a, qui fait que ce qui va mettre en branle, ce n’est que l’expérience qui permet de savoir que dans ces conditions-là, les choses vont se passer de telle façon, vont peut-être se passer de telle façon.
Je ne sais pas si c’est facile à suivre ce que j’essaie de dire là mais enfin, j’y reviendrai. Tout ceci pour dire quoi ? Tout ceci pour dire que, chemin faisant au cours d’une cure, si ce qui est de l’ordre de ce qui a déterminé le sujet, c’est-à-dire tous ces signifiants S1, tout ceci peut choir, en fait, ce qui est de la cause même, ce qui fait que le signifiant auquel nous avons affaire se distingue des signifiants linguistiques, c’est-à-dire que ce n’est pas uniquement avec la signification que nous avons à compter, ce n’est pas ça qui permet qu’une analyse se fait, ce n’est qu’à la fin que pourra être saisie l’autre cause, l’autre causation du sujet. C’est-à-dire cet objet a qui fait qu’il y a de l’indéterminé chez le sujet, qui fait qu’il y a cette discontinuité entre le signifiant qui représente et qui représente pour… ce n’est qu’à la fin que il en sera connu quelque chose. C’est pourquoi, si la finalité est de l’ordre d’apporter une guérison qui peut être acquise, la fin d’une analyse, ce qui fait qu’on peut dire qu’il y a fin, ce n’est possible que lorsque l’autre cause du sujet a pu être saisie.
Alors il y avait aussi un point qui m’était venu comme ça à l’esprit et qui m’était venu parce que il y avait une question, mais c’est pas vraiment une question ; on a été amené à me parler du rapport sexuel et il se trouve que nous pensons, dans les mois qui vont venir, travailler le phallus et le texte de Lacan « La signification du phallus [153] » est un texte qui sera travaillé. Mais enfin ça n’est pas pour ça que je travaille ce soir, c’est par rapport au rapport sexuel.
Alors « La signification du phallus » pour nous c’est une chose, c’est un texte intéressant, c’est un texte intéressant puisqu’il date de 58, c’était avant « La direction de la cure [154] », c’était avant le Congrès de Royaumont. La signification du phallus, ça a à voir très directement avec l’enseignement de Freud où déjà Freud nous fait savoir que le phallus, eh bien ça, ce n’est pas ce qui permet de saisir le sexe. D’ailleurs les formules de la sexuation, d’un côté et de l’autre, c’est avec le phallus que ça se met en place, ça n’est pas ce qui permet de savoir quelque chose du sexe, pourquoi ? Je crois en avoir longuement parlé il y a de cela quelques années, ici, parce que ce qui est demandé de part et d’autre, ce que une femme demande à un homme, ce n’est pas ce qui est de son sexe, c’est ce phallus qu’elle pense qu’il pourra apporter. Mais comme il faudra que tout cela joue avec la castration, il faudra bien accepter que ce qu’elle aura c’est le pénis, ça n’a rien à voir avec un phallus. Et de l’autre côté, la même chose. Ce qui est accroché chez l’autre sexe, c’est bien ce qui est de l’ordre phallique, mais ce avec quoi l’homme aura affaire, ça n’est qu’un trou, oui. Bon enfin, j’aurai à revenir sur ce rapport sexuel, mais le phallus et la signification du phallus fait que j’en dis un mot ce soir puisque c’est très récemment que la question du rapport sexuel m’a été apportée. Mais ce qui nous intéresse ce soir, c’est le phallus et la signification du phallus, c’est ce que l’on peut noter de l’enseignement de Lacan. En 58, Lacan nous parle de la signification du phallus mais, deux ou trois ans après, continuant sa recherche, il nous parle du signifiant phallus qui n’a pas de signifié. Ceci déjà dans le séminaire sur Le transfert [155] et on le trouve dans « Subversion du sujet [156] », c’est-à-dire c’est de la même époque. Dans le séminaire sur Le transfert, il dit enfin qu’on attendait quelque chose du phallus symbolique, c’est vrai, il nous avait fait attendre, enfin, il travaillait autour.
Si je vous dis ceci ce soir, ce n’est pas comme ça, parler sans très bien suivre ce que je veux apporter. Ce que je veux dire, c’est que les signifiants auxquels nous avons affaire, nous n’avons pas à chercher leurs signifiés. Ce sont ces signifiants qui font avec d’autres signifiants, que ce soit sous forme de métonymie ou de métaphore, ce sont des signifiants qui, parce qu’ils représentent le sujet pour un autre signifiant, ce n’est pas les signifiés qui doivent nous accrocher parce que si nous voulons absolument saisir ces signifiés alors nous serons dans la compréhension, c’est-à-dire qu’on va s’efforcer d’être dans la compréhension alors que nous n’avons pas à l’être, nous devons véritablement nous mettre à une place telle que la langue de l’analysant soit pour nous devenue presqu’une langue étrangère.
Dans les premiers temps et encore aujourd’hui, la question du bilinguisme était à l’ordre du jour, était à l’ordre du jour. Pourquoi ? Parce que les analystes qui venaient d’ailleurs et que il fallait faire avec, et il y a eu des exemples que Lacan a pu nous montrer que, lorsque l’analyste s’efforçait de comprendre, il lui arrivait souvent de passer à côté. Parce que par exemple demand en anglais, ça n’a rien à voir avec la demande [157], c’est que nous connaissons en français, enfin il y avait d’autres exemples qu’il a donnés. Et ce qui importe c’est vraiment de saisir, d’entendre quelque chose, c’est de savoir jouer avec l’équivocité du signifiant. Ce n’est pas en chercher la signification, c’est le sens que, signifiant après signifiant, on peut saisir. Dans les premiers temps de ce que j’apportais ici, j’ai joué avec ça, j’ai joué non, parce que j’ai eu à m’en servir au cours d’une cure d’un certain cas, avec le J’ai tout fait. Et alors, effectivement, cette personne qui est là avec J’ai tout fait, j’ai tout fait qu’est-ce que vous avez pu faire ? Jusqu’à ce que à un moment on puisse entendre, on entend que enfin il s’étouffe de tout cela, et de pouvoir retourner à ce J’ai tout fait, j’étouffais, faisait que quelque chose se dénouait. D’ailleurs, cela entraînait souvent la surprise et la stupéfaction. C’est pour dire que ce n’est pas à la signification que nous devons nous attacher mais nous mettre à une distance telle que le sens qui est véhiculé par tous ces signifiants, qui s’accrochent à ces signifiants qui nous sont apportés, nous mette à une distance telle que ce sens qui court et qui échappe à celui-là qui parle, on puisse à un moment le retourner. J’ai d’autres exemples qui sont là présents, mais je ne peux pas les apporter et pourtant, c’est très parlant.
C’est à vouloir comprendre et d’abord à un tel point que j’ai oublié de vous dire au tout début, à propos des entretiens, au moment des entretiens préliminaires, si on ne se met pas à une place telle qu’on n’est pas sujet, si on ne s’y met pas, c’est-à-dire que si on essaie de trop comprendre alors ce qui nous est apporté par l’analysant fait écho. Alors, il peut arriver qu’on dise ça : « Ah mais, moi aussi je suis déjà passé par là », il est bien avancé celui-là, parce que pendant le temps où on se dit qu’on est déjà passé par là, tout ce qui peut se dire nous échappe. Ce qui a affecté le sujet, l’analysant, il faut qu’on soit à une place telle que pour nous ça ne fasse pas écho, que ça ne vient pas là réveiller : « Ah ! oui, etc. ». Non ! Nous n’y sommes pas en tant que sujet. Nous sommes là seulement, simplement, en tant que ce qui permet que celui qui est venu, puisse dérouler ce qu’il a à dérouler. Bon, c’est parce que je pense à des exemples que je ne peux pas apporter, que m’est revenu ce point important, ce point important pour une bonne marche de ce qui doit se mettre en place : l’analyste ne doit jamais, jamais, en tout cas, il doit s’efforcer de ne jamais se dire : « Moi aussi j’ai connu ça. Ah ! Oui, ce qu’il a fait ». Non, non. D’abord sa propre analyse doit lui permettre de faire autrement avec ce qu’il a pu vivre et ne pas mêler ce qui est du vécu de son patient avec ce qui a pu être son désir. Je reviendrai sur ceci.
J’ai voulu vous dire comme ça, dans un premier jet, ces réflexions qui me sont venues et qui me sont venues je vous dis à cause de certaines questions qui se sont posées à certains d’entre vous qui m’ont apporté leur travail et des questions qui concernaient les cures des sujets.
Alors, je vous dis à dans quinze jours et je reviendrai sûrement, je reviendrai sûrement sur ceci parce que ça ne nous éloigne pas tellement du sujet et que c’est quand même important pour nous de voir ce que dans la pratique nous avons à faire avec ce qui nous est apporté et comment nous pouvons entendre, c’est-à-dire écouter l’inconscient, comme le dit Freud, avoir cette écoute analytique comme Lacan le reprend, et pour cela cette attention flottante doit se traduire par : y être en tant que support d’objet petit a ou, comme Lacan le dit quelque part dans ses Écrits, en tant que momie d’Égypte et que l’oreille s’ouvre tant qu’il y a à s’ouvrir pour l’analyste. Bien ! Voilà !
Questions
Elisabeth Boisson :
Je voulais vous demander quand vous avez parlé de l’attitude de Lacan quand vous l’avez raccompagné là, je n’ai pas compris…
Solange Faladé :
Vous étiez là d’ailleurs à cette présentation ?
Elisabeth Boisson :
Mais je n’ai pas entendu ce qui pouvait se dire…
Solange Faladé :
Non, parce qu’il se trouvait que je…, en sortant je…, je suis sortie avec lui.
Elisabeth Boisson :
C’est pour ça que je vous pose cette question. Ce dont je me souviens, je n’en sais rien, même sans ça je vous aurai posé la question ; vous dites que, dans la structure, on peut repérer si c’est une hystérique ou pas et qu’une hystérique est différente d’une autre, comme tout sujet est causé par l’objet a, alors là, je n’ai pas bien compris ce que Lacan n’arrivait pas à faire passer, c’était ça ou quoi ?
Solange Faladé :
Non, c’est-à-dire que Lacan, bon, la structure de sujet était bien saisie par…, mais ce qui faisait, si je puis dire la singularité, ce qui faisait que malgré les apparences alors que tout semblait être rentré dans l’ordre, que on pouvait penser que la personne pouvait retourner chez elle, je ne sais pas si ça vous dit un peu plus, etc. et que c’en était fini, la personne avait dit « mais oui », avait promis. Et Lacan de dire : « mais non, mais non. » Quand, après le patient est ramené et Lacan essayait… non, c’était dans ce qui causait, vous voyez ? C’était dans cet indéterminé dans ce qui fait que il y a là quelque chose qui diffère d’un sujet à l’autre et que ce n’est que l’expérience, la pratique en fait, c’est…, en fait, on ne peut pas voir que le ballon qui est là va bouger si un coup de pied est donné. Mais ça on ne le sait qu’une fois qu’on a vu que lorsque un coup de pied est donné, le ballon se déplace.
Elisabeth Boisson :
Oui, mais ce que je ne comprends pas, c’est que vous faites appel à la singularité de chacun, surtout par son objet qui le cause et là il est vraiment singulier pour chacun même pour l’hystérique, comme si l’expérience permettait de prévoir.
Solange Faladé :
L’expérience permet d’entendre certaines choses et de donner de l’importance à certaines choses alors que si on s’en tenait à la surface, à la banalité, on aurait pu penser…, je suis sûre que si je vous disais de qui, de quel patient il s’agit, ça vous dira quelque chose. Tel que se présentait ce sujet, cette personne on pouvait penser que c’était fini, que c’était guéri, qu’elle pouvait même retourner chez elle, que… Et Lacan de dire « non ! »
Elisabeth Boisson :
C’était pas une hystérique ?
Solange Faladé :
Ben, non !
Elisabeth Boisson :
Parce que vous parlez de ça à propos de l’hystérie…
Solange Faladé :
Non mais bon, c’est parce que là, je donne les structures cliniques. Là, c’était pas une hystérique, encore que nous avons eu des hystériques, je ne sais pas si vous vous en souvenez.
Elisabeth Boisson :
Je me souviens d’un cas qui pouvait faire penser à une hystérique et Lacan a dit qu’il fallait peut-être en rester là.
Solange Faladé :
Oui, c’est dommage d’ailleurs que toutes ces présentations ne puissent pas être rendues publiques. Mais non, non, non c’était pas, c’était pas de l’ordre de l’hystérie non, non.
Elisabeth Boisson :
Mais dans ce que dit Lacan, c’est quand même par rapport à ce qu’il entend des signifiants…
Solange Faladé :
Exactement, et de ce que cette personne disait, malgré les promesses faites, « Oui, oui, oui, fini, je ne recommencerai plus, je ne ferai plus ceci, etc. » et Lacan disait : « non, non, non, c’est pas ça, non ». Et comme il n’est pas arrivé à…, et, malheureusement, il a eu raison. Et heureusement qu’on ne l’a pas laissé, ils ont quand même hésité à le laisser partir chez lui. Parce que alors là, ç’aurait été la catastrophe. C’était quelqu’un qui avait mis le feu, est-ce que ça vous dit quelque chose ? Ça vous dit plus rien ?
Elisabeth Boisson :
Je mélange plusieurs choses, je ne suis pas sûre de pouvoir dire oui.
Solange Faladé :
Oui, oui, et bon. Enfin là, Lacan disait : « moi, je ne peux pas vous expliquer pourquoi je vous dis ça, je vous dis ça simplement à cause de mon expérience » ; c’est parce que je sais que, quand on donne un coup de pied dans un ballon, alors il va se déplacer. Mais pour pouvoir le savoir, il faut qu’on en ait eu l’expérience. Je ne peux pas, quelqu’un qui vient et qui n’a jamais vu qu’en donnant un coup de pied dans un ballon, le ballon va se déplacer, ne peut pas penser que c’est thérapique, etc. Vous voyez ?
Elisabeth Boisson :
Mais l’expérience elle est, je veux dire, elle ne fait pas forcément série puisque ils ont chacun leur singularité. On ne peut pas dire, on ne peut pas avoir l’impression de dire ah ben oui, j’ai vu untel, ça ressemblait à ça.
Solange Faladé :
Oui mais c’est ce qu’on va entendre, c’est ce qu’on va entendre et la façon dont c’était dit, moi ça m’est resté, et dans l’oreille et dans la vue, je vois encore cette personne. Effectivement, on aurait pu penser que c’était fini, qu’elle pouvait retourner dans ses foyers …rires… Hein ? Ça aurait été le feu. Ça ne vous dit rien ?
Elisabeth Boisson :
Non, je confonds.
Solange Faladé :
Il faut dire qu’on en a vu pas mal ces dix dernières années ! Enfin, il y a des choses que j’ai dit un peu pêle-mêle, mais c’est pour dire que autant tout ce qui est de l’ordre des signifiants comme ça, de ce qui est de l’ordre de la détermination, on peut prévoir, il y a ce qui fait que le ballon ne peut se mettre en mouvement que si on donne un coup de pied. Mais si on ne sait pas, si on n’a pas eu cette expérience avant que donner un coup de pied, c’est ça qui va faire que ça va bouger, on ne peut pas le deviner. Mais, à partir du moment où on le sait, ça peut vous mettre en éveil et faire en sorte que, quand quelque chose de cet ordre peut se présenter, ou proche, alors on peut se dire : ah ! un coup de pied va faire que ce ballon va se déplacer. C’est à ce niveau-là, c’est la pratique, c’est cette expérience, tant qu’on ne l’a pas vu, euh…, peut-être il faut que je trouve un autre exemple.
Je pense au football, puisque nous vivons…, le football, s’il n’avait pas pensé que etc. si il n’y avait pas, jamais le but n’aurait été mis, le ballon serait pas… Bon je vais pas… Parfois, c’est de la course automobile que je parle, là on n’est pas dans la course automobile, on est dans le football, parce que ça peut pas rester comme ça. Mais si on ne le sait pas, si on n’a jamais eu cette expérience, si on ne sait pas que pour que ça se déplace, bon : ceci est là si je fais ça, ça va se déplacer, mais on ne peut pas le savoir quand on en n’a pas fait l’expérience mais à partir du moment où on en eu la pratique d’un concept, si on fait ça avec une certaine force, ça va se déplacer. J’essaierai de trouver mieux la prochaine fois et d’être plus claire.
Parce qu’il y a des choses qui ne…, qui ont…, c’est seule la pratique, l’expérience, qui peuvent faire savoir que si je pousse ça, alors ça aussi va se déplacer. Mais tant qu’on ne l’a pas fait, on ne peut pas le savoir.
Marie-Lise Lauth :
Et passer de j’ai tout fait à j’étouffais, vous appelleriez ça un coup de pied aussi ?
Solange Faladé :
Alors là, c’est l’équivocité. C’est l’équivocité. Ça peut s’écrire autrement, c’est l’équivocité, c’est l’équivoque, ce que le signifiant a d’équivoque. Quand on écoute sans vouloir avoir la compréhension, parce que si on en restait à, uniquement, à tout ce qui avait pu être fait et…, le j’étouffais ne serait pas sorti. C’est l’équivocité, c’est le fait…, qu’est-ce que je pourrai vous donner comme équivocité, euh…, ce qui est toujours embêtant, c’est que les choses qui vous viennent, ce sont les choses dont on ne peut pas parler tout de suite comme ça ! Enfin, le son peut entraîner deux sens à un mot. On peut vous parler du vin, le vin etc. et puis, tout simplement, c’est de v.a.i.n. dont on parle. Vous voyez ce que je veux dire ?
Marie-Lise Lauth :
Oui, mais ça fait rebondir, ça ouvre…
Solange Faladé :
Ben oui, c’est-à-dire que la personne qui pense qu’elle est en train de parler du vin, v.i.n. etc, en fait tout ce qui est en dessous et qui échappe, c’est le vain, v.a.i.n. et que si on en reste l’oreille collée uniquement au vin, on ne peut pas lui retourner le v.a.i.n.
Marie-Lise Lauth :
C’est sur l’effet que ça produit.
Solange Faladé :
Oui mais, à ce moment-là, c’est un sens qui échappait complètement à la personne. On lui renvoie quelque chose qui fait que « ah ben oui, c’est ça ! ». C’est ce qui courait comme ça mais on ne peut l’entendre soi que si on se met à une certaine distance et si on n’est pas l’oreille collée à toutes les marques de vin, à ce moment-là, c’est tout ce qui est de vanité enfin, je donne ça parce que ça peut s’entendre des deux façons. Mais ce qui permet de dire dans certains cas c’est v.a.i.n. et pas v.i.n., c’est tout ce qui s’est dit et qui échappe à la personne qui parle. D’ailleurs, quand on le retourne, en général ça entraîne, ça produit un effet. Il y a d’autre… enfin l’équivocité du signifiant quand même c’est connu !
Elisabeth Boisson :
Et le j’ouis de Lacan ?
Solange Faladé :
Exactement, par exemple jouis et puis l’autre dit j’entends. Mais l’équivocité, j’ai pris celui-là parce que c’était véritablement de ça que cette personne étouffait. C’était le fait de tout ce qu’elle avait pu faire. Le sens qui court et qui échappe au sujet qui parle, c’est ça qu’on doit retourner quand il y a à le retourner.
[146] Lacan J. Écrits. Seuil. 1966.
[147] Freud S. Études sur l’hystérie. 1895. P.U.F. 1967.
[148] Lacan J. Congrès de l’E.F.P. Strasbourg. 1968. Lettres de l’École Freudienne n° 6 et 7.
[149] Lacan J. Congrès de l’E.F.P. Strasbourg. 1976. Lettres de l’École Freudienne n° 25.
[150] Lacan J. Séminaire Le savoir du psychanalyste. 1971 - 1972. Inédit.
[151] Lacan J. « Subversion du sujet et dialectique du désir » in Écrits. Seuil. 1966. Page 793.
[152] Lacan J. Séminaire Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. 1973. Seuil. Page 188.
[153] Lacan J. « La signification du phallus », « Die Bedeutung des Phallus » in Écrits. Seuil. 1966. Pages 685 à 695.
[154] Lacan J. « La direction de la cure et les principes de son pouvoir », Rapport du colloque de Royaumont 10-13 juillet 1958, in Écrits. Seuil. Pages 585 à 645.
[155] Lacan J. Séminaire Le transfert, 1960-1961. Seuil. 1991.
[156] Op. Cité.
[157] Demand peut être traduit par exiger.