En 1991 grâce à Nelson Mandela et ses années de lutte, dont vingt-sept années d’emprisonnement, l’Afrique du Sud s’est non seulement libérée du joug de plus de quarante années d’Apartheid mais a pu le faire en évitant ce bain de sang si commun dans l’histoire des hommes en pareilles circonstances. Ce jour-là, la « nation arc-en-ciel » a donné une leçon au monde. Cette leçon, Solange Faladé, psychanalyste et africaine, ne pouvait y rester insensible. Au cours de plusieurs conférences, tenues pour la plupart dans le cadre de l’École Freudienne qu’elle avait fondée en 1983, elle revient sur ce destin singulier qu’a été celui de Mandela, sa rencontre avec Frederik De Klerk, sa position subjective si déterminante pour l’avenir de son pays. Solange Faladé nous montre comment un homme, pourvu qu’il sache faire taire un temps ses particularismes, c’est-à-dire qu’il consente à renoncer un peu à ce qui fait sa jouissance propre, peut parvenir à la reconnaissance de son semblable, par-delà l’amour ou la haine qui si souvent l’accompagne. Bien peu d’hommes politiques dans l’histoire sont parvenus à se hisser à ce niveau. Mandela était de ceux-là et ce livre nous aide à en saisir les enjeux.
Solange Faladé est née en 1925 à Porto Novo au Dahomey devenu au- jourd’hui le Bénin. Elle vint très jeune en France où elle fit des études de médecine et devint une très proche élève de Lacan. Elle suivit son enseigne- ment dès le début (1952). Après avoir approuvé la dissolution de l’École Freudienne de Paris en 1980 et après l’échec du Centre d’Études et de Re- cherches Freudiennes (C.E.R.F), elle a fondé en 1983 l’École Freudienne, à la demande de quelques-uns de ses élèves. Fidèle à Freud et à Lacan, elle a continué au sein de son École à transmettre la psychanalyse jusqu’à sa mort en 2004.