Colloque, Paris, 8 et 9 avril 2022
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Argument :
Il y a des colloques sur le yiddish ou sur la psychanalyse. Ce n’est pas le cas de celui-ci qui veut saisir l’ouverture du yiddish sur l’inconscient.
Le yiddish s’écrit en alphabet hébraïque même si ce n’est pas une langue consonantique (on y ajoute les voyelles) comme l’hébreu. Sa grammaire repose sur des bases de la grammaire allemande et son vocabulaire se compose d’éléments de haut moyen allemand (80 %) et sémitiques (10 % d’hébreu et d’araméen), de langues romanes et slaves et son développement commence en Lotharingie en 1250. Le yiddish est une expérience du plurilinguisme et de l’écart à une langue. C’est une métaphore d’une ouverture sur l’inconscient dont le Witz, le mot d’esprit ancré dans le Midrash (mode de lecture talmudique qui relie des passages et des versets différents pour élaborer de nouveaux récits), est un modèle que l’on peut retrouver dans d’autres contextes linguistiques où la parole du sujet ne coïncide pas avec une langue.
Il s’agit de s’interroger aujourd’hui après la destruction de la Mitteleuropa à plusieurs niveaux, d’abord sur le plan même de l’état actuel du yiddish dans le monde. Que se
passe-t-il exactement ? Quel état des lieux peut-on dresser ? Est-ce une langue vivante, morte, ni vivante ni morte, entre les deux, une langue de culture que l’on centre sur l’étude de la littérature, de la grammaire et du vocabulaire ? Ce paradigme du yiddish est-il opératoire pour analyser d’autres contextes linguistiques aujourd’hui ? Lesquels et comment ?
Organisation :
Mareike Wolf-Fédida,
Alessandra Berghino
et Max Kohn