La responsabilité du sujet
L’étymologie du mot responsabilité vient du latin respondere, qui signifie se porter garant de,
apparenté à sponsio, il renvoie à l’engagement solennel, la promesse, l’assurance. La
responsabilité est donc l’obligation de répondre de certains de ses actes, d’être garant de
quelque chose, d’assumer ses promesses. La responsabilité désigne également la capacité ou
le pouvoir de prendre soi-même des décisions. En effet, il s’agit de répondre et c’est bien là
tout l’enjeu, car ce à qui il est question de répondre n’est autre que soi-même, et répondre de
ses actes ! À savoir les assumer et en supporter les conséquences !
La question de la responsabilité se pose à chacun face à ses actes, notamment aux moments
clés de sa vie, mais aussi dans des moments plus banals, plus quotidiens, à chaque fois qu’on
prend la parole - une parole pleine s’entend - une parole qui dit quelque chose. La
responsabilité concerne chacun de nous. C’est d’abord un concept moral mais il est aussi
utilisé en droit, en termes de responsabilité civile, de responsabilité pénale. La philosophie lui
fait aussi une place non négligeable.
Mais pour nous, en psychanalyse, la responsabilité s’inscrit au cœur de la division du sujet.
En effet c’est un concept généralement compris en tant que processus seulement conscient.
Pourtant lorsque Freud parle de choix de la névrose, il s’agit de choix inconscient. Comment
associer responsabilité et inconscient ? Que signifie un choix inconscient ? Nous sommes
certes responsables de nos rêves, de nos lapsus, de nos actes manqués ! Si ce n’est nous, qui
d’autre le serait ? Et comment l’accepter ? Comment l’assumer ? Quels effets dans la cure et
quels effets pour le sujet, la responsabilité va-t-elle produire ?
Cette question ne concerne pas seulement l’analysant, elle concerne aussi l’analyste. La
responsabilité de l’analyste est grande, car c’est sur lui seul que repose la direction de la cure
de l’analysant. Ainsi en psychanalyse la question de la responsabilité est à l’œuvre
constamment, tant pour l’analysant que pour l’analyste, c’est même la réponse à cette
question qui va permettre à un sujet de venir consulter un analyste.
La responsabilité est un terme qui renvoie bien sûr à Freud comme on vient de le dire, mais
encore à Lacan dans Science et Vérité, en 1966 quand il écrit que « De notre position de sujet
nous sommes toujours responsables. » Enfin ce concept nous ramène à Solange Faladé, dans
son séminaire La conduite de la cure et la responsabilité du sujet de 1995/96 qui nous dit
« Oui au signifiant, c’est consentir à la structure qui est déjà-là, consentir à ce qui fait que
notre place dans la structure symbolique sera ou du côté de la névrose ou du côté de la
psychose. Ce point du choix, de la responsabilité, il faut dire que, dès le départ, ça a été le
souci de Freud. »
Ces journées provinciales permettront de réfléchir et d’avancer sur ce thème.
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PROGRAMME :
Samedi 7 octobre 2023
9h : Petit déjeuner d’accueil
9h30 : Mea Culpa - Michèle AQUIEN
10h15 : Pourquoi la responsabilité ? - Catherine POLSINELLI
11h / Pause café
11h30 : Le sujet c’est la responsabilité - Pierrick BRIENT
12H30 : Déjeuner au Bistro des Feuillants, 4 Boulevard Maréchal de Tassigny
14h : Le Dieu prothétique : une prophétie de Freud - Marc LANTIER
15h : Être sujet à en mourir - Patrice POIRIER
15h45 : Pause café
16h15 : La psychanalyse au défi de « la tendresse de la belle âme » - Jean-Yves MECHINAUD
17h : Un cas de paranoïa - Jean-Marc FIMBEL
18H : Fin des travaux
20h : Dîner au Restaurant l’Essentiel, 188 Grande Rue
Dimanche 8 octobre 2023
9h30 : Entre Freud et Camus : La Responsabilité du sujet dans un Monde Absurde - Cynthia BOURDAIS
10h15 : Pause café
10h45 : Jusqu’où la responsabilité du sujet en fonction de sa structure ? - Robert SAMACHER
12h : Conclusion et fin des Journées