Les 20, 21et 22 juin 2013, se sont tenues à Cotonou, capitale du Benin, des journées nationales d’hommage à Solange Faladé.
Jean-Michel Hervieu en rappelant l’importance de la parole dans l’enseignement de Mme Faladé, dit : « c’est cette parole entendue d’elle que nous allons tenter de vous restituer ce matin ».
La conclusion de sa présentation mérite une attention toute particulière :
« A la question « qu’êtes vous politiquement ? « Freud répondait : « politiquement, je ne suis rien ! ». Et devant l’insistance de son interlocuteur, car en politique comme vous le savez, il faut afficher sa couleur, il disait que s’il lui fallait nommer une couleur, il était couleur chair ! Hé bien, pour nous, Faladé, noir de peau, était aussi couleur chair, c’est à dire attentive à la singularité de l’humain, de l’autre semblable. »
Monique Bon nous montre comment, à la suite de Freud, puis de Lacan, Faladé reprend à son compte la question de la féminité, et de la jouissance féminine : que veut une femme ?
Jean-Yves Méchinaud témoigne de la position originale de Solange Faladé quant à la psychanalyse avec les enfants :
Eleve de Lacan, elle fut également enseignée par Dolto, dans les années 50.
Elle su préserver une position rigoureuse (rigoureusement freudienne), tout en sachant garder sa capacité d’invention.
Martine Lesbros-Verbrugghe, sous ce titre évocateur ( « cette robe que je porte »), évoque un moment important dans la vie de Mme Faladé : son voyage aux Antilles françaises.
En effet c’est à la Martinique que son grand-père le roi Behanzin, dernier roi du Dahomey, fut exilé par la France coloniale. Elle y prononça deux conférences, l’une intitulée « Lacan et la découverte freudienne », l’autre « Pénia et Poros, du récit mythique à l’événement historique ». Dans cette dernière conférence Solange Faladé propose une lecture des évènements d’Afrique du Sud : « Comment Mandela et De Klerk ont pu réaliser la création d’un état multiracial ».